18ᵉ Conférence nationale du SNAPO: Le rôle stratégique des pharmaciens dans la dispensation des biosimilaires

En marge de la 18ᵉ Conférence nationale du SNAPO, le professeur Nazim Laraba, chef du service de médecine interne au CHU de Bab El Oued, a dirigé un atelier organisé par le Groupe Biocare, portant sur le rôle des pharmaciens dans la dispensation des biosimilaires. À cette occasion, il a confié au micro d’Esseha que son intervention a tourné autour des « biosimilaires et de leur intérêt, notamment pour le pharmacien d’officine ».
Selon le spécialiste, le marché mondial des biosimilaires est en pleine expansion : « Il est attendu qu’il triple dans les prochaines années, c’est des milliards de dollars ». Il a rappellé que, tout comme les médicaments génériques en leur temps, les biosimilaires « permettent de réduire les coûts de santé », précisant encore que ces médicaments offrent « la même efficacité avec une même tolérance », ce qui garantit un niveau de sécurité suffisant pour les patients. L’enjeu, a-t-il souligné, est de taille : « Le principal bénéfice, c’est qu’il va permettre à l’État, en Algérie ou ailleurs, de faire des économies pour placer son argent dans des crédits ailleurs, par exemple en oncologie ».
Faisant état de son expérience hospitalière, le Pr Laraba a noté, par ailleurs : « Nous avons vu surgir des biosimilaires, notamment dans les anticorps monoclonaux, et nous avons constaté qu’en termes d’efficacité, il y avait une équivalence avec, je pense, un coût beaucoup moindre ». Il a précisé que l’Algérie dispose d’un cadre réglementaire rigoureux : « L’Agence Nationale des Produits Pharmaceutiques statue et donne le quitus au laboratoire qui produit cette copie pour sa mise sur le marché pour telle indication ».
De son côté, le Dr Merwan Benhadj Amar, pharmacien à Miliana, a animé un atelier dédié aux étudiants en pharmacie. Il a souligné que son intervention visait à sensibiliser ces futurs professionnels à l’évolution de leur métier : « Il faut savoir que [les missions du pharmacien] ne se résument pas à la dispensation des produits pharmaceutiques et des dispositifs médicaux, mais s’étendent à plusieurs autres missions comme le conseil, le suivi thérapeutique… » Il a insisté sur l’importance croissante de leur rôle : « Actuellement, le pharmacien d’officine est considéré comme un acteur incontournable dans le système de santé, et surtout dans l’évolution du système de santé en Algérie ».
Le Dr Benhadj Amar a affirmé qu’il est « impératif de suivre la tendance des biosimilaires et d’utiliser les biosimilaires dans le marché algérien, surtout concernant l’insuline dont plusieurs modèles sont fabriqués en Algérie ». Il s’agit là, selon lui, d’« un plus pour l’industrie pharmaceutique locale » et d’une opportunité d’exportation « vers le marché africain et celui du Moyen-Orient, une première ».
Il conclut en rappelant l’enjeu économique majeur : « L’économie apportée par la production locale de l’insuline dépasse les 400 millions de dollars ». Une dynamique que les pharmaciens souhaitent accompagner en soutenant « l’interchangeabilité, devenue officielle aujourd’hui, par des notes ministérielles et des avis d’experts ». Et d’ajouter : « Nous essayons, par conséquent, de convaincre le malade d’avoir le bon traitement à moindre coût ».
Hassina Amrouni