La 19ème réunion annuelle de la Ligue Algérienne antirhumatismale (LAAR) « intervient dans une ambiance de protestation des résidents et du corps des Enseignants Chercheurs Hospitalo-Universitaires pour de multiples revendications », a déclaré le Pr Aïcha Ladjouze Rezig, à l’ouverture des travaux de la 19e réunion annuelle de la Ligue algérienne antirhumatismale (LAAR) qui s’est tenue à Alger. « Nous continuons à exercer malgré les restrictions budgétaires qui touchent de plein fouet nos hôpitaux tant sur le plan des investigations que sur le plan thérapeutique », a-t-elle dit.
Par la suite, elle a décliné les pathologies prévalantes qui seront abordées en présence d’experts, au sommet desquelles la polyarthrite rhumatoïde qui, « malgré les immenses progrès réalisés dans les domaines physiopathologiques, des investigations et de la thérapeutique, continue de susciter des problèmes de diagnostic précoce », explique-t-elle. Elle précise que « le médicament clé de voûte actuel est le méthotrexate qui doit être optimisé avant de passer à la biothérapie : il ne coûte pas cher et peut faire entrer en rémission la PR et il n’est pas toujours disponible et un produit ramené d’Inde est très mal supporté par les patients ».
La rhumatologue a également parlé de « de Co-morbi-mortalité, de complications cardiovasculaires, de suivi et de maintenance thérapeutique ». « Nous traiterons aussi des spondylarthrites qui dans les pays du Maghreb revêtent un caractère sévère et sont pourvoyeuses de handicap précoce par l’atteinte des grosses articulations portantes comme la hanche et les genoux et justifient souvent la mise en place de prothèses totales non accessibles à tous. « Ces pathologies et leurs affections satellites ont le plus profité des biothérapies qui constituent depuis une vingtaine d’année une avancée considérable ».
La présidente de la ligue a indiqué également que «la réunion annuelle allait s’intéresser aux maladies systémiques (le lupus, sclérodermie, syndrome de Gougerot Sjögren) « qui nécessitent un diagnostic précoce, des mesures hygiéno-diététiques spécifiques et dont l’hydroxy chloroquine, un médicament ancien, peu couteux et très efficace pour prévenir l’atteinte rénale et l’artériosclérose manque terriblement à nos patients alors que des médicaments coûteux, souvent inefficaces inondent nos pharmacies ». « Grâce à la médecine gratuite nous continuons à traiter nos patients quels que soient leurs revenus et ceci nous a permis de soigner et de permettre à des patients de reprendre une vie normale et rejoindre la vie active », a-t-elle asséné.
Le Professeur Ladjouze Rezig a évoqué le problème de la crise financière qui touche notre pays et elle a soulevé la nécessité de veiller à ce que les patients rhumatisants continuent à bénéficier de traitements biologiques quitte à importer des Bio similaires de qualité en veillant à ne pas introduire des copies susceptibles d’entraîner de graves effets indésirables. Elle est revenue sur l’arthrose qui est l’affection la plus fréquente et qui, selon elle, n’a « malheureusement pas bénéficié de progrès thérapeutique consistant en dehors des antalgiques ce qui justifie de mesures préventives surtout concernant le travail et le poids ».
Elle a indiqué que la rhumatologie pédiatrique sera aussi abordée lors du 19 congrès de la LAAR car « la maladie de Behcet qui est une maladie systémique pose des problèmes diagnostiques et thérapeutiques selon la forme qu’elle peut revêtir de même que les uvéites ».
Les pathologies non inflammatoires comme la maladie de Paget, l’ostéoporose, le syndrome du canal carpien et la prise en charge de la douleur en rhum seront traitées par des experts qui informeront des dernières nouveautés dans le domaine.
« Pour la maladie de Paget et l’ostéoporose, qui sont des maladies osseuses dont l’une est rare et l’autre fréquente et très variable dans la cause, le type et la prise en charge parfois excessive », a-t-elle expliqué.
Les explorations dont l’échographie, incontournables pour le rhumatologue, seront abordées par 2 experts. La pathologie et les infiltrations du pied, l’éducation thérapeutique, la maladie de Dupuytren, la capillaroscopie, quant à elles, seront traitées en ateliers.
Plusieurs dizaines de communications orales et posters seront présentés par de jeunes praticiens. Pour finir, le Pr Ladjouze a tenu à souhaiter la bienvenue « à nos confrères et amis de toutes les régions d’Algérie, de France et d’Espagne ».
« La rhumatologie est très complexe et malgré les énormes progrès réalisés dans les domaines de l’exploration la clinique reste maître et la place du praticien est inestimable », a conclu la présidente de l’AAR.
Tinhinane B.