On évoque rarement –voire pas du tout- les maladies autres que celles qui sont chroniques, quant à la question de jeûner ou non. Les personnes touchées par une anémie sévère ont tendance à se faire violence en s’abstenant de manger alors que leur carence en fer est avérée, en faisant fi d’un avis médical.
Dans 90 % des cas, l’anémie est provoquée par un manque de fer. Celle-ci, lorsqu’elle est importante ou prolongée (une forte anémie), peut avoir des complications et des répercussions néfastes sur la santé tels que la tachycardie, les souffles cardiaques, l’essoufflement à l’effort, mais aussi la fatigue, les maux de têtes, les troubles de la mémoire et les bourdonnements d’oreille.
Il est clair qu’une alimentation riche en fer est indispensable, associée à un traitement médical. Mais le problème qui se pose est le suivant : le ftour de Ramadhan contient-il un apport suffisant en aliments riches en fer, sachant que le taux d’assimilation de ces éléments par l’organisme est faible ? Doit-on observer le jeûne même lorsqu’on est atteint d’une anémie sévère ? Sur cette question, les médecins se prononcent au cas par cas, en réponse aux interrogations de leurs patients.
Il n’existe pratiquement pas de sensibilisation sur ce thème, notamment à l’approche du mois de Ramadhan. Les imams eux aussi ne tranchent généralement que sur les maladies chroniques, laissant les autres pathologies à l’appréciation des malades qui en sont affectés. D’ailleurs, nombreux sont ceux qui ne se contentent pas de l’interdiction faite par un médecin, se basant surtout sur une fetwa pour tranquilliser leur conscience. Il est essentiel de requérir l’avis d’un praticien afin de ne pas mettre sa vie en danger, d’autant plus que les journées de jeûne sont longues.
Nadia Rechoud