Des chercheurs de l’université de médecine de Duke aux États-Unis ont mené une étude dans laquelle ils ont effectué une opération chirurgicale de « parabiose » en reliant les vaisseaux sanguins de souris âgées à ceux de jeunes souris. Cette opération, qui a duré trois mois, consistait en une fusion des vaisseaux au niveau du flanc. Les résultats de l’étude, publiée dans la revue Nature Aging, ont révélé que les souris les plus âgées libérées après l’opération présentaient non seulement un regain de vitalité, mais également des signes de rajeunissement au niveau de leurs tissus.
L’analyse moléculaire du sang et du foie des souris plus âgées a montré que leur « âge biologique » avait cessé de progresser, les faisant paraître plus jeunes que leurs pairs du même âge qui n’avaient pas subi l’opération. James White, principal auteur de l’étude, a exprimé son enthousiasme en déclarant : « Nous avons réinitialisé la trajectoire du vieillissement ! » lors d’une entrevue avec le New York Times.
Bien que le mécanisme précis reste inconnu, il semble que le sang des jeunes souris contienne des composés chimiques bénéfiques pour la longévité. La parabiose, une technique expérimentale utilisée depuis les années 1950 pour étudier le vieillissement, a été employée dans cette recherche. Des expériences antérieures avaient déjà montré que la parabiose accélérait le vieillissement chez les souris plus jeunes, mais cette nouvelle étude indique que cet effet est réversible lorsque les souris sont séparées.
Cependant, ces résultats pourraient avoir des implications controversées, car ils pourraient encourager des traitements anti-âge potentiellement nuisibles. En 2019, les autorités américaines avaient déjà averti contre des traitements prétendant rajeunir en utilisant des injections de plasma sanguin de jeunes. La Food and Drug Administration (FDA) avait prévenu qu’il n’y avait pas de preuves cliniques concluantes pour soutenir de telles pratiques et qu’elles pouvaient être dangereuses.
En outre, ces résultats contredisent une expérience similaire menée par des scientifiques ukrainiens l’année précédente, qui n’avait pas réussi à démontrer que les souris âgées (d’une race différente) vivaient plus longtemps après la parabiose. Il est important de noter que l’application de cette recherche chez les humains, comme le fait de les relier chirurgicalement pour prolonger la vie, est fortement déconseillée. Pour le moment, adopter un mode de vie sain incluant l’exercice physique et une alimentation équilibrée demeure la meilleure approche pour favoriser une vie longue et en bonne santé.
Nouhad Ourebzani