36 % des algériens jettent les médicaments non utilisés et les médicaments périmés à la poubelle en les mélangeant avec les ordures ménagères. C’est ce que fait ressortir, les résultats de la première enquête réalisée par l’Union nationale des opérateurs de pharmacie (UNOP), sur la réalité des habitudes de consommation des médicaments en Algérie.
Contenant des substances actives, les médicaments jetés dans la nature, ou dans les décharges publiques ou dans les toilettes, sont potentiellement dangereux tant pour le sol que pour les nappes phréatiques. Ce qui constitue une menace directe sur l’environnement et sur la santé des citoyens.
Pour répondre à ces enjeux sanitaires et environnementaux, le Dr Lotfi Benbahmed, président du Conseil national de l’ordre des pharmaciens a plaidé pour la création d’un dispositif de récupération des médicaments périmés stocké chez les ménages, pour éviter qu’ils soient jetés dans les poubelles ou dans les toilettes.
Le Dr Benbahmed a cité des exemples à travers le monde, en affirmant que dans certains pays les autorités ont mis le système « Cyclamed », ou les ménages ont la possibilité de ramener les médicaments périmés à la pharmacie en les jetant dans des poubelles dédiées à la collecte des médicaments non utilisés. Et c’est les organismes de récupération qui seront chargés de faire la collecte et de transporter ces produits non utilisés aux centres d’incinérations des produits pharmaceutiques.
Aujourd’hui, affirme-t-il, le pharmacien algérien est responsable uniquement de ses propres médicaments périmés « il ne peut pas récupérer les périmés de toute la population en absence d’un organisme de collecte dédiée spécialement à cette tâche »
Concernant les médicaments primés stockés chez les pharmaciens et qui ont constitué une véritable problématique aux pharmaciens, le président de l’ordre rassure en affirmant que les choses se sont beaucoup améliorées ces derniers temps. Aujourd’hui, dit –il, les pharmaciens ont signé des accords avec des entreprises spécialisées dans l’incinération, justement après la levée de certaines exigences dans la loi sur l’environnement, qui avaient empêchaient les opérateurs à investir dans l’incinération des produits pharmaceutiques dans le passé récent.
Khadouadj Nedjari