La petite localité de Djeriyat, commune d’El Gasbat, dans la wilaya de Batna est sur le qui-vive depuis la confirmation, cette semaine, de cinq cas d’hépatite virale dans un établissement moyen (CEM) de la commune, tandis que 35 autres cas signalés sont en attente des résultats d’analyses épidémiologiques.
Les instances sanitaires de la wilaya ont, immédiatement après la déclaration de ces cas, ouvert une enquête épidémiologique afin de déterminer les causes de l’apparition de cette maladie dans cet établissement scolaire plus précisément.
Selon le directeur par intérim de la santé et de la population, Farid Abdessalem, « toutes les mesures d’urgence s’imposant dans ce genre de situation ont été prises ».
Même si l’Algérie est classée parmi les pays à faible prévalence de cette maladie, notamment grâce à la mise en place d’un programme national de lutte contre cette pathologie, il n’en demeure pas moins que des cas apparaissent sporadiquement lorsque les mesures d’hygiène font défaut comme le manque d’eau potable et l’insuffisance de l’assainissement auxquels viennent s’ajouter d’autres facteurs.
Selon les chiffres donnés par les services de santé, près de 90 cas d’hépatite B et C ont été détectés durant le premier semestre 2018 à Alger, tandis qu’à Jijel, 595 personnes atteintes d’hépatite A ont été signalées en l’espace de quelques jours, dont 279 dans la commune de Kaous, 191 dans la commune de Texanna et 121 dans la commune de Jijel. Une commission de wilaya chargée de la lutte contre les maladies à transmission hydrique (MTH) a été diligentée par le wali de Jijel afin de déterminer les raisons de la propagation de cette maladie très contagieuse.
Il y a lieu de signaler que l’hépatite «A» est une maladie infectieuse virale du foie, due à l’infection par un virus à ARN de la famille des picornavirus.
L’infection provoque des lésions inflammatoires au niveau du foie, entraînant une altération des cellules (hépatocytes). La période d’incubation par ce virus va de 14 à 28 jours voire même parfois jusqu’à 50 jours. Durant cette période, le sujet est contagieux pour son entourage sans même le savoir car très souvent, il n’y a pas de symptôme visible. Dans certains cas, le malade peut avoir de la fièvre, des maux de tête, une douleur au niveau de l’abdomen (du côté du foie), un prurit, un manque d’appétit, des nausées, un ictère et une fatigue générale.
Il faut savoir que l’hépatite virale se transmet généralement par l’ingestion d’eau ou d’aliments souillés par des matières fécales contenant ce virus. D’autres facteurs favorisent la propagation du virus comme une eau non potable, une nourriture avariée, des conditions sanitaires déplorables…
S’il n’existe pas de traitement de l’hépatite, la forme bénigne nécessitant seulement du repos et une alimentation équilibrée, il n’en demeure pas moins que certaines mesures d’hygiène doivent être prises pour éviter toute contamination comme bien se laver les mains avant de préparer les repas ou de passer à table, ne pas boire de l’eau sans en connaître la provenance et, au quotidien, désinfecter les WC, nettoyer les poignées, bien nettoyer les ustensiles de cuisine, garder son linge propre et veiller à avoir une bonne hygiène corporelle.
Dans les cas d’hépatite aigüe, une hospitalisation est nécessaire.
Kamir B.