Complications liées à la grossesse ou à l’accouchement : Environ 830 femmes meurent chaque jour dans le monde

Créée initialement par le Costa Rica lors des cinquième Rencontre internationale sur la santé des femmes en 1987, la Journée d’action pour la santé des femmes, qui est célébrée chaque année le 28 mai, a pour objectif de combattre la mortalité et la morbidité maternelles.  Selon les experts, la mortalité maternelle est très élevée, ce qui est inacceptable. Environ 830 femmes meurent chaque jour dans le monde du fait de complications liées à la grossesse ou à l’accouchement.

Il faut savoir que les femmes décèdent par suite de complications survenues pendant ou après la grossesse ou l’accouchement. La plupart de ces complications apparaissent au cours de la grossesse et pourraient être évitées ou traitées. D’autres, qui existaient auparavant, s’aggravent à ce moment-là surtout si elles ne sont pas prises en compte dans le cadre des soins. Les principales complications, qui représentent 75 % de l’ensemble des décès maternels, sont entre autres, l’hémorragie sévère (pour l’essentiel après l’accouchement), les infections (habituellement après l’accouchement), l’hypertension durant la grossesse (prééclampsie et éclampsie), les complications dues à l’accouchement et surtout l’avortement pratiqué dans de mauvaises conditions de sécurité.

Les autres causes de complications sont associées à des maladies comme le paludisme, et le VIH durant la grossesse.

La majeure partie des décès maternels sont évitables car on connaît bien les solutions médicales permettant de prévenir ou prendre en charge les complications. Toutes les femmes doivent avoir accès aux soins prénatals pendant la grossesse, bénéficier de l’assistance d’un personnel qualifié lors de l’accouchement et recevoir des soins et un soutien au cours des semaines qui suivent cet accouchement.

La santé maternelle et la santé du nouveau-né sont étroitement liées. Il est fondamental que toutes les naissances aient lieu en présence de professionnels de la santé compétents, car une prise en charge et un traitement rapides peuvent sauver la vie de la mère et de l’enfant.

 

Une hémorragie sévère après la naissance de l’enfant peut tuer une femme en bonne santé en 2 heures seulement

 

Une hémorragie sévère après la naissance de l’enfant peut tuer une femme en bonne santé en 2 heures seulement si elle ne bénéficie d’aucune assistance. L’injection d’ocytocine immédiatement après l’accouchement réduit de manière efficace le risque d’hémorragie.

Le risque d’infection après l’accouchement peut être supprimé par la pratique d’une bonne hygiène et si les premiers signes d’infection sont reconnus et traités dans les meilleurs délais.

Il conviendrait de repérer la prééclampsie et de la prendre en charge d’une manière appropriée avant la survenue de convulsions (éclampsie) et autres complications mettant la vie en danger.

Pour éviter les décès maternels, il est également primordial de prévenir les grossesses non désirées ou trop précoces. Toutes les femmes, y compris les adolescentes, doivent avoir accès à la contraception.

Il ya lieu de signaler que ce sont les femmes pauvres vivant dans des zones reculées qui ont le moins de chances de recevoir des soins médicaux appropriés. Cela est particulièrement vrai dans les régions où les travailleurs de santé qualifiés sont peu nombreux, comme l’Afrique subsaharienne et l’Asie du Sud. Si le niveau de soins anténatals a augmenté dans de nombreuses régions du monde au cours de la dernière décennie, seules 51% des femmes des pays à faible revenu bénéficient de l’assistance d’un personnel qualifié lors de l’accouchement. Autrement dit, des millions de naissances ont lieu sans l’assistance d’une sage-femme, d’un médecin ou d’une infirmière qualifiée.

Dans les pays à haut revenu, la quasi-totalité des femmes bénéficient d’au moins 4 consultations anténatales, de l’assistance d’un agent de santé qualifié lors de l’accouchement et de soins post-partum.

Le niveau élevé de décès maternels dans certaines régions du monde reflète les inégalités dans l’accès aux services de santé et met en lumière l’écart entre les riches et les pauvres. La quasi-totalité des décès maternels (99%) se produisent dans des pays en développement, dont plus de la moitié en Afrique subsaharienne et près d’un tiers en Asie du Sud. Plus de la moitié des décès maternels se produisent dans des régions instables et plongées dans des crises humanitaires.

Pour améliorer la santé maternelle, il convient d’identifier les obstacles qui limitent l’accès à des services de santé maternelle de qualité et de prendre des mesures pour y remédier à tous les niveaux du système de santé.

Maya Achour

Action de l’OMS : Améliorer la santé maternelle est l’une des grandes priorités

 

Améliorer la santé maternelle est l’une des grandes priorités de l’OMS. L’Organisation œuvre afin de réduire cette mortalité en développant la recherche, en fournissant des recommandations cliniques et programmatiques fondées sur des données factuelles, en fixant des normes mondiales et en apportant un soutien technique aux États Membres.

En outre, l’OMS préconise l’utilisation de traitements plus efficaces et d’un coût plus abordable, élabore des matériels de formation et des lignes directrices à l’intention des agents de santé et accorde un soutien aux pays pour la mise en œuvre des politiques et programmes et le suivi des progrès accomplis.

Dans le cadre de la Stratégie mondiale et de l’objectif visant à mettre un terme à la mortalité maternelle évitable, l’OMS collabore avec ses partenaires afin de lutter contre les inégalités dans l’accès aux services de soins de santé génésique, maternelle et néonatale, ainsi que dans la qualité de ces services et surtout de de lutter contre toutes les causes de mortalité maternelle, de morbidité génésique et maternelle, et d’incapacités connexes.

 

A retenir :

– Entre 2016 et 2030, dans le cadre des Objectifs de développement durable, l’objecif est de faire passer le taux mondial de mortalité maternelle au-dessous de 70 pour 100 000 naissances vivantes.

– 830 femmes environ meurent chaque jour de causes évitables liées à la grossesse et à l’accouchement.

– 99% de tous les décès maternels surviennent dans des pays en développement.

– La mortalité maternelle est plus élevée en milieu rural et dans les communautés les plus pauvres.

-Le risque de complications et de décès dus à la grossesse est plus élevé chez les jeunes adolescentes que chez les femmes plus âgées.

– L’assistance d’un personnel qualifié avant, pendant et après l’accouchement peut sauver la vie des femmes et des nouveau-nés.

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