Le Congrès international du cancer (ASCO) de Chicago prend fin aujourd’hui, mardi 4 juin 2024, au terme de 5 jours d’âpres débats et présentations de haute facture, portant l’espoir de millions de malades à travers le monde.
Cette 60e édition, a été l’occasion pour quelques 35.000 spécialistes de se rencontrer, de débattre et de présenter le fruit de leurs recherches en matière de cancer. Il faut savoir que 2024 a été désignée année du poumon pour le 60e Congrès de l’ASCO, d’où la présentation de plusieurs études pointues qui ouvrent des voies thérapeutiques nouvelles, porteuses d’espoir pour les millions de patients atteints de ce type de cancer, connu pour être parmi les plus fulgurants.
La première bonne nouvelle émane du Dr David R. Spigel, directeur scientifique de l’Institut Sarah Cannon (à Nashville aux Etats-Unis) qui a démontré l’intérêt de « l’ajout précoce d’une immunothérapie, le durvalumab (nom commercial Imfinzi, des laboratoires AstraZeneca) dans les formes localement avancées de CBPC (cancer bronchique à petites cellules, ndlr) ». Selon l’auteur de cette étude « les résultats d’ADRIATIC (nom de l’étude) représentent une percée dans le CBPC et que le durvalumab devrait devenir un nouveau standard de traitement ». A noter que cette recherche de phase 3 a englobée 500 personnes et les résultats ont démontré qu’« qu’après les traitements habituels (chimiothérapie et radiothérapie), l’ajout de cette immunothérapie, un anticorps PD-L1, réduit de 27% le risque de décès. De plus, 56% des patients sont encore en vie trois ans après leur diagnostic, contre 47% auparavant, soit une augmentation de la survie globale de près de 10% ».
La seconde étude fort prometteuse dévoilée lors de ce congrès mondial dédié au cancer et également publiée en simultané dans les colonnes du New England Journal of Medicine, concerne les CBNPC (cancers bronchiques non à petites cellules), plus particulièrement les tumeurs présentant un type particulier de mutation du récepteur EGF dit de type EGFR (soit environ 10 % à 25 % des patients aux États-Unis et en Europe, 30 % à 40 % en Asie). L’étude en question suggère l’ajout « une thérapie ciblée EGFR, l’osimertinib (nom commercial Tagrisso, des laboratoires AstraZeneca), un inhibiteur de tyrosine kinase, qui confirme son intérêt, dans la survie globale des patients ». Selon les auteurs de cette recherche « deux ans après le diagnostic, 65% des patients ayant reçu la thérapie ciblée n’ont en effet pas rechuté, contre 12% des malades inclus dans le protocole standard ».
Enfin, lors de ce congrès a également été évoquée « l’arrivée d’une nouvelle et très puissante arme dans le cancer », qualifiée par certains scientifiques de « missile biologique ». Ces traitements « reposent sur la liaison d’une molécule de chimiothérapie, via un système de lien appelé « linker », à un anticorps dirigé spécifiquement contre une cible éventuellement exprimée à la surface des cellules tumorales ».
Hassina Amrouni