A l’issue d’une réunion qui s’est tenue jeudi à Genève, le comité d’urgence de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a qualifié le coronavirus né à Wuhan en Chine d’urgence publique de portée internationale « tout en se disant « opposé à toute restriction sur les voyages ou les échanges commerciaux avec la Chine ».
Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS, a ainsi déclaré au cours d’une conférence de presse qu’une épidémie sans précédent s’était développée ces dernières semaines, suscitant une réaction sans précédent. « Laissez- moi le dire clairement, cette déclaration n’est pas un vote de défiance envers la Chine. Notre principale inquiétude est la possibilité que le virus se répande dans des pays disposant de systèmes de santé plus faibles », a-t-il indiqué.
Si l’essentiel des contaminations a été détecté en Chine continentale où l’on dénombre à ce jour 213 décès et plus de 8900 cas de contaminations, il demeure que 80 cas ont été confirmés dans 18 autres pays, selon l’OMS. « Bien que ces chiffres [en dehors de la Chine, NDLR] soient relativement faibles […], nous devons agir ensemble pour limiter la propagation », a également noté le directeur de l’OMS.
Il faut savoir que cette déclaration d’urgence internationale s’accompagne de recommandations à tous les pays afin d’empêcher ou limiter la propagation transfrontalière d’une maladie, tout en évitant les perturbations inutiles pour les déplacements et les échanges commerciaux.
Réunis à deux reprises la semaine dernière, les 16 experts indépendants composant le comité d’urgence de l’OMS, présidé par le Pr Didier Houssin, avaient refusé de qualifier l’épidémie d’urgence internationale. Ils attendaient d’avoir plus d’informations en provenance de Chine et des preuves de transmission humaine du coronavirus en dehors de la Chine. Des cas ont été signalés au Japon, en Allemagne, au Vietnam, aux Etats-Unis et en France.
Pour appel, l’OMS a décrété l’urgence sanitaire internationale que pour de rares cas d’épidémies nécessitant une réaction mondiale immédiate et vigoureuse (grippe porcine H1N1 en 2009, virus Zika en 2016, fièvre Ebola entre 2014 et 2016).
A noter enfin que cette déclaration d’urgence internationale a des conséquences sur le développement d’un vaccin car il est, dès lors, considéré comme une priorité mondiale.
Kamir B.