« La qualité du vaccin n’est pas en cause dans la survenue de l’épidémie. Plusieurs facteurs sont à incriminer et les plus évidents sont, entre autres, la couverture vaccinale insuffisante et la transition VAR/ROR en 2016 », a déclaré le Dr Kheddache, épidémiologiste et responsable des bureaux vaccination à l’Institut national de Santé publique (INSP), en marge d’une journée d’information des journalistes sur la vaccination.
Le Dr Rachid Kheddache a fait savoir qu’«au 30 avril 2018, 10 395 cas ont été enregistrés dans 13 wilayas ayant occasionné 14 décès dans 4 wilayas. De même qu’il y a eu 638 601 personnes vaccinées en réponse à l’épidémie qui s’est propagée dans 9 wilayas.
L’épidémiologiste a précisé que « le VAR ne protège pas à vie. 5 à 15 % des enfants ne sont pas immunisés lors d’une vaccination anti-rougeoleuse », a-t-il expliqué.
Dans le calendrier vaccinal, « la dose de VAR à 6 ans devrait être rapprochée à la 2è année de vie (avant l’année 2016) ; et le ROR, administré à 11 mois, expose le nourrisson à contracter la rougeole avant cet âge », a-t-il encore précisé.
A propos de la faible couverture mise en cause souvent, celle-ci « peut être provoquée par une série de principaux de problèmes, à savoir : l’inaccessibilité aux centres de vaccination, les occasions manquées, l’ignorance, mais surtout les abandons, c’est-à-dire on commence la vaccination mais on ne revient pas pour terminer le calendrier vaccinal, indique-t-il.
Le Dr Kheddache a signalé, par ailleurs, que « certaines personnes ignorent l’existence des services de vaccination ou croient que la vaccination peut nuire pour des raisons socioculturelles ».
Le spécialiste en épidémiologie a fait savoir également que « l’objectif de la campagne de 2018, est d’intensifier l’action en faveur de la vaccination en mettant l’accent sur le rôle que chacun peut jouer à cet égard ». Dans ce cadre, il est souhaité de souligner l’importance de la vaccination et montrer les lacunes de la couverture vaccinale et surtout de montrer comment chacun peut et doit contribuer aux progrès en matière de vaccination », a-t-il fait souligné.
Concernant la couverture vaccinale, le formateur a fait savoir que l’analyse sur le plan national reste biaisée. L’idéal est que l’analyse soit réalisée au niveau local, dans chaque service d’épidémiologie et de médecine préventive (SEMEP) d’un établissement public de santé publique (EPSP), a-t-il préconisé. Pour étayer ses propos, il explique que « l’accès aux services de vaccination est, de loin, différent d’une région à une autre, en particulier du rural et de l’urbain ». Pour ce faire, « une évaluation de la couverture vaccinale, au moins une fois chaque année, permettra d’identifier les zones à haut risque et d’anticiper la survenue d’épidémie », a conclu le responsable de l’INSP.
Pour rappel, le 1 cas de rougeole a été enregistrée en novembre 2017 dans la wilaya de Tiaret.
Fadila kherraz