Une nouvelle étude internationale, menée dans 78 centres hospitaliers, apporte des éclaircissements cruciaux sur la possibilité de grossesse après un diagnostic de cancer du sein chez les femmes porteuses de mutations génétiques BRCA1 ou BRCA2. Les résultats, publiés récemment, suggèrent que la grossesse post-cancer du sein ne compromet pas la survie sans maladie chez ces patientes.
Le cancer du sein est l’un des cancers les plus fréquents chez les femmes, et il peut toucher même les plus jeunes. Parmi celles-ci, une proportion significative est porteuse de variants pathogéniques des gènes BRCA1 ou BRCA2, augmentant ainsi leur prédisposition génétique au cancer du sein.
L’étude, basée sur une cohorte de 4 732 patientes diagnostiquées avec un cancer du sein invasif avant l’âge de 40 ans et porteuses de variants BRCA1/2, a révélé des données encourageantes. Sur cette population, 22 % ont mené une grossesse dans les 10 ans suivant leur diagnostic initial. Cette découverte réfute les inquiétudes antérieures concernant une possible détérioration de la survie sans maladie chez les femmes porteuses de BRCA qui décident d’avoir des enfants après un cancer du sein.
Le suivi prolongé, d’une médiane de 7,8 ans, a permis d’analyser en détail l’incidence des grossesses post-cancer du sein et leur impact sur la santé des patientes. Les résultats ont montré que la grossesse n’entraînait pas de diminution de la survie sans maladie, et qu’elle était même associée à une meilleure survie spécifique et globale dans certains sous-groupes de patientes.
Parmi les femmes ayant mené une grossesse, il est intéressant de noter que la majorité des grossesses étaient spontanées, même après une chimiothérapie préalable. Cependant, il est souligné l’importance des stratégies de préservation de la fertilité avant de débuter un traitement anticancéreux, pour offrir aux patientes la possibilité d’envisager une grossesse ultérieure en toute sécurité.
Malgré ces résultats prometteurs, l’étude présente certaines limites, notamment son caractère rétrospectif et la possibilité d’imprécisions dans les données sur les grossesses et les événements post-partum. De plus, les avancées thérapeutiques au fil des années pourraient avoir influencé les résultats observés.
Cette étude apporte un éclairage précieux pour les femmes jeunes porteuses de BRCA1 ou BRCA2 qui envisagent une grossesse après un cancer du sein. Elle ouvre la voie à des discussions plus informées entre les patientes et les professionnels de la santé sur les possibilités de maternité après un diagnostic de cancer du sein précoce, offrant ainsi un nouvel espoir et une perspective plus positive pour l’avenir de ces femmes.
Ali Djaber