Etude parue hier mardi : Ce régime alimentaire protège de la démence

Le régime alimentaire méditerranéen est riche en fruits, légumes, légumineuses et poissons gras, pauvre en viande rouge, produits laitiers et industriels. Des particularités qui font de lui un régime ayant des bienfaits sur la santé intestinale, cardiovasculaire et mentale se multiplient.

Parue hier mardi 14 mars dans la revue BMC Medicine, une nouvelle étude suggère que ce type d’alimentation aurait des vertus sur la santé cérébrale. Pour arriver cette conclusion, les auteurs ont épluché les données de plus de 60 000 personnes de la UK Biobank, une base de données en ligne des dossiers médicaux et de style de vie des Britanniques. Ils ont regardé entre autres le régime alimentaire suivi et le risque génétique de démence de chaque personne incluse dans la recherche.

Au cours de l’étude qui a duré plus de neuf ans, il y avait 882 cas de démence parmi les participants. Ceux qui suivaient assidûment ce régime avaient 23 % moins de risque de développer une démence par rapport à ceux qui s’alimentaient autrement.

“Les résultats de cette vaste étude basée sur la population soulignent les avantages à long terme pour la santé du cerveau de la consommation d’un régime méditerranéen, qui est riche en fruits, légumes, grains entiers et graisses saines”, présente l’auteur principal conjoint de l’étude, le Dr Janice Ranson, chercheur principal à l’Université d’Exeter, cité par The Guardian.

Le régime alimentaire méditerranéen est riche en fibres, en antioxydants, en vitamines et en oméga-3. « L’effet protecteur de ce régime contre la démence était évident quel que soit le risque génétique d’une personne, et il est donc susceptible d’être un choix de mode de vie bénéfique pour les personnes qui cherchaient à faire des choix alimentaires sains et à réduire leur risque de démence », souligne l’auteur.

Certains chercheurs font toutefois des réserves sur ces résultats, à l’image du professeur David Curtis de l’Institut de génétique de l’UCL, qui n’a pas participé à la recherche. “cette étude est observationnelle et n’a pas révélé de cause à effet”, indique-t-il selon CNN. “Il n’est pas clair qu’un tel régime en lui-même réduise le risque de démence, bien qu’il soit plausible qu’il puisse le faire. Il est important de noter que l’étude concerne toutes les formes de démence, pas spécifiquement la maladie d’Alzheimer. À mon avis, s’il y a un effet du régime alimentaire, il est plus susceptible d’être sur la santé cardiovasculaire en général et donc d’avoir un impact sur la démence due à une maladie vasculaire plutôt que sur la maladie d’Alzheimer.”

Pour d’autres chercheurs, l’aspect social de ce régime pourrait également expliquer en partie cette réduction du risque, car c’est une alimentation qui amène des interactions sociales, et “les personnes qui socialisent davantage ont un risque moindre de démence et d’autres conditions”, rappelle à CNN Duane Mellor, diététiste et maître de conférences à l’Université Aston de Birmingham, au Royaume-Uni.

La prochaine étape pour les chercheurs est de mener le même type de recherche sur d’autres populations que les européennes.

Synthèse Nora S.

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