Les médecins algériens figurent en tête de peloton des candidats à l’émigration en Algérie. Cette vérité connue de tous est remise au goût du jour par les chiffres fournis récemment par le Think Tank américain Pew Research Center, selon lequel 840 000 Algériens ont quitté le pays depuis le début des années 2000.
Le Think tank précise que parmi ces candidats à l’exil, il y a plusieurs dizaines de milliers de cadres de diverses spécialités, notamment de nombreux médecins émérites.
Depuis des décennies, l’université algérienne formait une élite pour l’étranger, notamment pour les universités européennes et américaines. Des ambassades étrangères font chaque année leur marché dans les universités algériennes en accordant des visas d’études aux étudiants.
Le départ massif de la matière grise vers l’étranger a des conséquences néfastes sur l’avenir du pays. Selon des statistiques, quelque 500 000 cadres ont fui le pays. Ces départs massifs ont commencé depuis les années 80 et on estime à quelques 105 milliards de dollars les pertes occasionnées à l’Algérie alors qu’ils génèrent une richesse estimée à 465 milliards de dollars pour les pays d’accueil.
Notons que la France compte plusieurs milliers de médecins qui ont passé leur diplôme dans ce pays du Maghreb.
Le président de l’Ordre national des médecins, le Dr Mohamed Bekkat Berkani, a indiqué que « c’est inadmissible que l’Algérie continue à former (des médecins) et que ce soit les pays étrangers qui en profitent! » Pour lui, « cet exode menace la pérennité de notre système de santé. L’Algérie a perdu des milliers de médecins hautement qualifiés et expérimentés ces dernières années qui sont partis en France. Sans compter ceux qui ont choisi d’autres destinations comme le Canada, la Grande-Bretagne ou encore le Moyen-Orient ».
Tinhinane B.