« Heureux de voir des médecins dévoués »

« En dépit de tous les manques, de l’absence de moyens, du laisser-aller, il y a toujours un médecin, un(e) infirmier(e) qui refuse de céder à la médiocrité, il y a toujours une étoile qui brille plus que les autres ».

Cette sentence sort de la bouche de Linda qui se souvient du dévouement de ce médecin, debout toute la nuit, se rendant au chevet de chaque malade hospitalisé dans le service. Ce qui est censé être un devoir est perçu comme un acte d’héroïsme aux yeux des patients agréablement surpris de constater la présence d’un médecin durant sa garde, qui s’occupe d’eux.

« On est tellement habitués à être livrés à soi-même que lorsqu’un professionnel du domaine médical se distingue on est heureux » relève cette femme qui, durant sa première grossesse il y a une vingtaine d’années, était sujette à une tension artérielle élevé, ce qui menaçait le fœtus. « J’ai été maintenue en observation pendant 20 jours à l’hôpital Mustapha Bacha afin d’être mieux suivie, nuit et jour, et le souvenir de l’abnégation de ces médecins qui passaient toutes les heures pour mesurer ma tension artérielle afin de faire le nécessaire pour moi et de ce fait pour le bébé me donnait du baume au cœur.

C’est cela la conscience professionnelle, c’est cela l’humanisme » témoigne-t-elle avant de s’interroger : « Est-ce le cas aujourd’hui ?  J’aimerais le croire ». On retrouve le même sentiment chez Ratiba qui s’est fait retirer un fibrome et qui, pendant la semaine de son hospitalisation, a fait le même constat. « Le jeune chirurgien qui m’a opérée passait quotidiennement voir l’état de ses malades, pendant que les infirmiers et infirmières se relayaient pour les injections de Lovenox, de jour comme de nuit, et pour les soins et changement de pansement».

Ce n’était malheureusement pas le cas, se souvient Khaled, dont le père se tordait de douleur et criait alors que l’infirmier qui prenait son service en fin de journée poussait son chariot vers d’autres patients. « Ce n’est pas mon malade » répondait-il aux réclamations des proches avant de lui administrer un calmant, « de mauvaise grâce » insiste cet homme. « L’humanisme doit être à la base des métiers de médecin et de soignants, tout comme la conscience professionnelle » dit-il.

 

Nadia Rechoud

 

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