Dans cet épisode de Sahetak Bin Yadik (صحتك بين يديك), le Docteur Amina Abdelouahab est invitée à discuter du cancer du sein. Elle aborde la problématique inquiétante de l’augmentation des cas de cancer du sein chez les femmes de moins de 35 ans, insistant sur le fait que, bien que ce sujet soit souvent évoqué en octobre, « cela devrait être une préoccupation tout au long de l’année ».
Elle explique que « le nombre de cas de cancer est en augmentation, notamment chez les moins de 35 ans. Généralement, ce sont des tumeurs bénignes comme les adénofibromes ou les kystes, mais nous détectons aussi des cas de cancers dans cette tranche d’âge ». Pour illustrer son propos, elle cite pour exemple le cas d’une jeune patiente d’à peine 18 ans.
Selon le Dr Amina Abdelouahab, ces cancers du sein précoces demeurent énigmatiques : « nous constatons une augmentation des cancers chez des femmes de 20, 25 et 30 ans. Face à ce phénomène, nous n’avons pas de réponse claire. J’ai interrogé le Pr Hamdi-Cherif, spécialiste en épidémiologie, qui a reconnu l’absence de réponse concrète. Cependant, il a estimé qu’étant donné que la population algérienne est majoritairement jeune, il peut être normal de retrouver davantage de cas de cancer dans cette tranche d’âge. D’ailleurs, une étude a révélé que 12 % des cas de cancer du sein concernent des femmes de moins de 35 ans »
Pour la spécialiste, « les cancers survenant chez de jeunes sujets sont virulents, car le dépistage n’est pas automatique. À cet âge, lorsque l’on palpe un nodule, on ne pense pas à un cancer. Même le médecin peut ne pas envisager cette possibilité, vu les statistiques dans le Maghreb qui attribuent cette pathologie à la tranche des 45-48 ans. »
Elle profite de cette tribune et de ce rendez-vous important qu’est le mois d’« Octobre rose », mois de sensibilisation et de dépistage au cancer du sein, pour faire passer deux messages essentiels : « Tout d’abord, aux confrères médecins : ne minimisez pas l’existence du cancer. Si une jeune femme se présente avec un nodule, faites-lui les examens nécessaires, même si vous pensez qu’il s’agit d’un adénofibrome. Ne serait-ce qu’une échographie, il est essentiel de s’assurer qu’il ne s’agit pas d’un cancer. » Elle ajoute que chaque praticien devrait encourager ses patientes à passer une mammographie, surtout celles de plus de 40 ans, car « une tumeur détectée tôt facilite le traitement et garantit une guérison. »
Elle adresse également un message à toutes les femmes, en disant : « chaque femme doit au moins une fois par mois faire une autopalpation, et tout changement ou signe suspect doit la conduire à consulter un spécialiste. »
Hassina Amrouni
