Etre perfectionniste et anxieuse, deux traits de caractère qui ne laissent pas de répit et qui minent la personne concernée. Au fil des ans, cela devient éreintant, physiquement et psychiquement. « Je suis de nature anxieuse et, ce qui n’arrange rien, je ne laisse rien passer, ‘’j’épluche’’ chaque seconde de ma vie et je ne suis pas toujours satisfaite de ce que fais ». Par ces mots, Hayat montre qu’elle ne laisse rien au hasard et qu’elle n’est pas conciliante avec elle-même. Ses activités, fait-elle remarquer, sont à l’origine d’un stress permanent tandis qu’elle souffre d’une colopathie fonctionnelle. Mais de là à vivre des épisodes de crise de panique, Hayat ne pouvait pas l’imaginer comme elle le laisse entendre. « Cela a commencé un soir où je venais de finir un travail qui m’a épuisée intellectuellement alors que certaines tâches m’attendaient (et que je tenais à accomplir alors que je n’avais pas suffisamment de temps) et qu’un de mes neveux voulait que je lui explique un texte. Je n’ai pu que constater une oppression au niveau de la poitrine, puis une immobilisation de mes bras et de mes jambes et des cris qui sortaient de ma gorge ». C’est une crise de tétanie provoquée par le stress, mais le médecin de garde de l’EPSP ne sait pas quoi faire pour faire passer la crise et l’envoie aux Urgences de cardiologie de l’hôpital Mustapha Bacha. On recommande quand même à cette femme de lâcher du lest et de permettre à son cerveau de faire une pause. « Ce n’est pas possible, je n’y parviens pas ». C’est finalement cette crise qui a fait une pause avant de se manifester à nouveau. « Membres ankylosés et fourmillements, et une difficulté à respirer. Pour la généraliste, le problème a un lien avec le colon et c’est à moi, selon elle, qu’il revient de trouver le remède puisque mon colon est à l’écoute de mon stress » note Hayat qui déclare vivre dans la peur de subir d’autres crises de ce genre. La médecine ne prévoit rien, il n’existe pas de traitement.
Nadia Rechoud