Les laboratoires Beker ont organisé, ce jeudi, une journée d’étude sur l’importance des études cliniques. Une journée qui vient à point nommé, alors que les résultats de l’étude clinique Sofosdac, menée par les laboratoires Beker sont publiés dans “Journal of Clinical Pharmacy and Therapeutics” .
Lors de cette journée à laquelle a pris part un panel d’experts et d’universitaires dont des doyens de facultés de médecine et de pharmacie. Tous ont plaidé pour la necessité d’encourager la recherche clinique. Pr Merzak Gharnaout, doyen de la faculté de médecine d’Alger, a indiqué, au journal esseha.dz, que “ la recherche clinique requiert des moyens importants, un environnement organisationnel adéquat et un cadre juridique qui permet aux chercheurs universitaires d’engager de telles études”. Il appelle aussi pour la création d’unités de recherches au niveau des CHU.
Le doyen de la faculté de médecine de Blida, Pr Yazid Aoudia, abonde dans le même sens. “ Il est essentiel de développer les potentialités dans le cadre de la recherche clinique, surtout en recherche de développement de produits issus de la recherche Algérienne”, dit-il. Et d’ajouter : “ Ceci va donner de la visibilité au chercheur et à l’université Algériens et contribuera au développement de la recherche scientifique dans notre pays”.
Rappelons que , dans une nouvelle étude menée en Algérie, des chercheurs, à leur tête le professeur Nabil Debzi, ont découvert qu’une combinaison de deux agents antiviraux à action directe, le sofosbuvir et le daclatasvir, s’avère très efficace dans le traitement de l’hépatite C chronique. L’étude, réalisée par la société pharmaceutique algérienne BEKER, a montré des résultats impressionnants, offrant de l’espoir aux patients de la région.
En Algérie, la prévalence de l’infection par le VHC est estimée à environ 1 %. Dans la région du nord-est de l’Algérie, le génotype 1b est le type prédominant. Cependant, davantage d’études épidémiologiques sont nécessaires pour déterminer la prévalence exacte de l’hépatite C dans le pays.
La plupart des patients atteints de VHC développeront une infection chronique, et certains risquent de développer une cirrhose et un carcinome hépatocellulaire. L’introduction de schémas thérapeutiques sans interféron, tels que la combinaison de sofosbuvir et de daclatasvir, a considérablement amélioré la sécurité et l’efficacité du traitement du VHC, avec un taux de réponse virale soutenue de plus de 95 %.
Le sofosbuvir est un antiviral oral à action directe qui cible et inhibe la polymérase NS5B du VHC avec une grande puissance et sécurité. Le daclatasvir est un inhibiteur de la protéine NS5A et est utilisé en association avec le sofosbuvir pour le traitement de divers génotypes du VHC. Cette combinaison a constamment démontré une efficacité remarquable dans le traitement de l’hépatite C chronique.
En 2018, les directives nationales ont incorporé les deux médicaments sous forme distincte pour le traitement des patients atteints de VHC chronique et les ont désignés comme traitement de première intention. Par la suite, les Laboratoires BEKER ont développé une combinaison à dose fixe appelée « Sofosdac », contenant du sofosbuvir et du daclatasvir.
Pour évaluer l’efficacité de la combinaison Sofosdac développée localement, une étude multicentrique, observationnelle et à ciel ouvert a été menée en Algérie. L’étude a porté sur 99 patients atteints d’hépatite C chronique et des génotypes 1, 2, 3 et 4.
Les résultats de l’étude étaient très prometteurs. Au total, 95 patients avec un critère d’évaluation primaire évaluable ont atteint une réponse virale soutenue (RVS) 12 semaines après l’arrêt du traitement. Le taux de réponse était impressionnant, à 95,8 %, indiquant l’efficacité de la combinaison Sofosdac.
L’étude a inclus à la fois des patients cirrhotiques et non cirrhotiques, la majorité étant non cirrhotique et n’ayant jamais été traitée. La combinaison s’est révélée efficace dans les deux groupes, avec des taux de RVS élevés. Même les patients ayant déjà suivi un traitement ont bien réagi au traitement.
La surveillance de la sécurité n’a révélé que des événements indésirables mineurs, sans effets secondaires graves liés au traitement.
Les résultats de cette étude fournissent des informations précieuses sur l’efficacité de la combinaison Sofosdac dans le contexte local. Ces résultats suggèrent que la combinaison de sofosbuvir et de daclatasvir est un choix thérapeutique très efficace et sûr pour les patients algériens atteints d’hépatite C chronique.
Malgré les résultats prometteurs, les auteurs de l’étude reconnaissent que des recherches supplémentaires sont nécessaires, notamment chez les populations confrontées à des conditions difficiles à traiter. De plus, des études épidémiologiques supplémentaires sont nécessaires pour évaluer la prévalence exacte de l’hépatite C en Algérie.
Dans la lutte contre l’hépatite C, des études comme celles-ci jouent un rôle crucial dans l’expansion des options de traitement et l’amélioration des résultats de santé des patients dans le monde entier.
Tinhinane.B