C’est autour du thème « Autonomiser les personnes handicapées et assurer la participation et l’égalité » qu’est célébrée cette année la journée internationale des personnes handicapées.
Si, de par le monde, la célébration de cette journée est l’occasion de réaffirmer certains principes de base, trop souvent oubliés, à savoir « tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits », il est important aussi, pour nous, de faire un petit état des lieux de la situation de cette frange de la population.
Comptant un peu plus de 2 millions de personnes handicapées dont 40 % de handicapés moteurs, l’Algérie œuvre à la prise en charge de ces personnes aux besoins spécifiques mais beaucoup reste à faire, tant par l’Etat que par la société elle-même qui doit changer son regard sur le handicapé. Ce dernier, en effet, estime qu’il est une personne à part entière, et que, par conséquent, il entend être traité avec dignité et non pas avec pitié ou charité. Quant à ses droits, il entend à ce qu’ils soient respectés et les lois les garantissant appliquées sur le terrain. Mais là, c’est une tout autre paire de manches. En effet, et concernant l’aide sociale allouée aux handicapés sans revenus, elle est l’un des chevaux de bataille des associations de handicapés qui la jugent plus que dérisoire au vu des besoins importants qui peuvent être les leurs, notamment en matière de soins.
A ce titre, la ministre de la Solidarité nationale, de la famille et de la condition de la femme, Ghania Eddalia a fait savoir que « la situation financière que connaît le pays actuellement ne permet pas de réviser l’allocation forfaitaire allouée à la catégorie des handicapés », tout en avouant que « le montant de cette allocation est insuffisant pour couvrir les besoins du handicapé, la condition financière par laquelle passe le pays ne permet pas, toutefois, de satisfaire cette demande ». La ministre qui répondait aux questions orales posées lors d’une séance plénière à l’Assemblée populaire nationale (APN), a qualifié, par ailleurs, la prise en charge de la catégorie des handicapés d’engagement national conformément aux dispositions de la Constitution et de la loi n 09-02 relative à la protection et à la promotion des personnes handicapées.
Autre droit légitime figurant parmi les revendications des handicapés, celui de l’emploi. En effet, bien que les lois consacrant ce droit existent, leur application sur le terrain n’est pas toujours effective d’où le ras-le-bol des personnes handicapées. Pour Mme Eddalia : « le taux de recrutement de cette catégorie, tous secteurs confondus, est estimé à 1% », ajoutant que son secteur employait actuellement 862 personnes handicapées ». Un quota, du reste, insuffisant quand on sait que les handicapés (hormis ceux qui ont une déficience mentale) aspirent à mener une vie normale et donc à se prendre en charge financièrement et socialement. Ce qui est impossible quand on est chômeur et qu’on est obligé de subvenir à ses besoins avec une pension de 4000 DA.
Quant au logement, là encore la loi de 2002 leur accorde la priorité dans l’accès à un toit mais la réalité est tout autre. Et cela n’est que la face visible de l’iceberg car les problèmes auxquels sont confrontés les personnes aux besoins spécifiques sont très nombreux et seule une volonté de fer et une prise de conscience collective peut faire avancer la situation de ces personnes et alléger leur quotidien de toutes les embûches qu’ils doivent surmonter.
Kamir B.