La Journée mondiale des pharmaciens, célébrée chaque 25 septembre, met cette année encore en avant le rôle essentiel de ces professionnels de santé sous le slogan « Think Health, Think Pharmacist ». En Algérie, ce message prend une dimension particulière dans un contexte marqué par des tensions récurrentes sur la disponibilité de certains médicaments et par l’ambition affichée d’atteindre une véritable souveraineté pharmaceutique.
Le pays dispose d’un tissu industriel en pleine expansion. Des laboratoires tels que Frater-Razes, El Kendi, Biocare, Hikma, LDM, Celluloplast ou Biogenal produisent déjà localement une part importante des traitements. Mais malgré ces avancées, la dépendance vis-à-vis des importations reste forte, notamment pour les molécules innovantes et les médicaments vitaux. Ce paradoxe illustre le défi : comment renforcer la production nationale tout en garantissant l’accès équitable aux patients ?
C’est ici que le rôle du pharmacien prend toute son importance. Présent dans chaque quartier, dans chaque commune, il demeure souvent le premier recours des citoyens face aux pénuries, aux interrogations ou aux doutes. Au-delà de la délivrance des médicaments, il doit rassurer, orienter et parfois trouver des alternatives thérapeutiques lorsque les produits manquent. Dans une société où la méfiance grandit face aux ruptures de stock et aux hausses de prix, le pharmacien incarne un maillon de confiance entre le citoyen et le système de santé.
L’enjeu dépasse donc la célébration symbolique. La Journée mondiale des pharmaciens met en lumière une question centrale pour l’Algérie : comment articuler la production industrielle locale et la proximité du pharmacien afin d’offrir un accès sûr, continu et équitable aux médicaments ?
À travers chaque boîte remise au comptoir, il y a à la fois le savoir-faire de nos laboratoires et la responsabilité du pharmacien, garants ensemble de la sécurité et de la confiance dans le système de santé.
Ouiza Lataman