Aux préparatifs pour l’Aïd viennent s’ajouter, en pareille période, ceux pour la circoncision des petits garçons le 27ème jour de Ramadhan. Une tradition ancrée dans la société, les parents tenant à garder cette habitude –très répandue au sein des familles- de célébrer une telle occasion lors de la soirée de « leïlat sebâa wâachrine ».
Il s’agit souvent d’un évènement collectif, organisé par des associations caritatives qui entendent ainsi venir en aide à des familles sans ressources ou au faible revenu. Mais on s’en tient généralement à l’aspect festif, oubliant les risques sur la santé alors que cet acte (la circoncision) n’est pas toujours entouré de toutes les précautions nécessaires.
D’ailleurs, les autorités sanitaires lancent chaque année des mises en garde, appelant les parents et les associations à pratiquer cette opération après un examen de l’état de santé des enfants, et uniquement par des chirurgiens en milieu hospitalier, afin d’éviter des complications qui pourraient découler d’une intervention aléatoire.
Il leur est demandé aussi de répartir ces opérations sur tout le mois de Ramadhan et de ne pas focaliser sur le 27ème jour, étant donné que cette concentration ne manque pas de créer une tension et une confusion au sein de structures sanitaires débordées par la demande. Une situation qui peut aboutir à un empressement dans la pratique de l’acte de circoncire et à des mutilations, comme cela a été le cas en 2005 à El Khroub, dans la wilaya de Constantine, où la circoncision de 9 enfants a tourné au drame.
L’autre inquiétude provoquée par cette propension à faire cette intervention sur des groupes d’enfants, c’est que cela puisse inclure des hémophiles sans examens préalables, d’où la mise en garde lancée il y a quelques jours par des spécialistes qui ont exhorté les parents désirant circoncire leur garçon hémophile à le faire en milieu hospitalier afin d’éviter l’hémorragie. Il y va de la vie des enfants présentant cette maladie, et donc aucune précaution n’est superflue.
Nadia Rechoud