Troubles de régulation de l’appétit, troubles cognitifs, dépendance et dépression, sont citées parmi les causes de dénutrition chez les personnes âgées, de même que certaines maladies comme les pathologies cardiovasculaires et rénales et les cancers. On est porté à croire, à tort, que les seniors, dont les fonctions diminuent au fur et à mesure, se laissent mourir en refusant de manger alors que les causes sont plutôt d’ordre physiologique.
Il va de soi que le corps ne trouve plus les nutriments nécessaires à son maintien en bonne santé et – pour les sujets âgés – à sa survie. On ne s’en inquiète pas outre mesure, lorsqu’il s’agit de cette frange de la population dont on considère que les différents problèmes de santé sont liés à leur âge et donc logiques et inévitables alors que ces personnes s’installent dans une vraie détresse.
C’est ce qui fait que la dénutrition n’est ni dépistée, ni diagnostiquée en tant que telle – notamment dans notre pays – par des praticiens qui ne donnent pas les bonnes réponses, se contentant d’exprimer la nécessité de se nourrir, ignorant jusqu’à l’incapacité des personnes concernées à ingurgiter des aliments.
Autant plus qu’il n’existe pas de structures spécialisées ni de gériatrie en mesure de prendre en charge ce type de problème et de nourrir ces personnes à travers des procédés appropriés. Surviennent alors les carences en vitamines, du fait de leur insuffisance dans le corps, alors que les réserves de l’organisme diminuent. Non seulement la dénutrition peut conduire à la survenance de pathologies parfois graves, mais, selon des spécialistes, elle contribue à déstabiliser l’équilibre de maladies chroniques comme l’insuffisance cardiaque, rénale ou respiratoire et fragilise davantage ces personnes, les exposant plus à des risques d’infections et de chutes. Les compléments alimentaires ne constituent pas la panacée pour ce problème, mais c’est ce que certains de nos médecins conseillent de donner aux personnes du troisième âge souffrant de dénutrition. C’est que les pouvoirs publics n’ont pas inclus la prise en charge des seniors dans le système de santé de notre pays.
Nadia Rechoud