La détresse des malades venant des zones reculées multipliée par l’absence du médecin

Le système de santé continue de laisser en rade les couches les plus vulnérables de la population en termes d’accès aux soins. Déjà pénalisés par l’absence d’infrastructures dans les régions reculées, les habitants de l’intérieur du pays peinent dans leur quête d’une prise en charge au sein des hôpitaux. Entre les différents examens sollicités par les médecins, de nombreux allers retours sont nécessaires en vue de parvenir à un diagnostic et à une thérapie qui devrait conduire à la guérison. Il est évident que tous ces déplacements (généralement vers les établissements de santé des grandes villes) accablent les malades et leurs familles en termes de moyens, et quand la désinvolture des uns et des autres faits fi de la peine de ces personnes, il en résulte une grande détresse. Cette situation est malheureusement courante dans les hôpitaux où l’on croise le regard désespéré de personnes qui ne savent quoi faire dans de telles circonstances. Debout au milieu de la salle d’attente avec ses deux enfants, ce père de famille rencontré dans un hôpital à Alger semble perdu. Le médecin traitant de ses garçons, tous les deux atteints d’une pathologie cardiaque, n’est pas venu. « Cela veut dire que je dois revenir et ce n’est pas chose aisée » se plaint-il. Non seulement une perte de temps mais aussi des dépenses supplémentaires pour cet homme qui affirme venir d’un village situé à Tiaret. Les exemples sont nombreux et un article ne suffit pas pour les évoquer. Mais il serait bon d’illustrer cet état des choses par cet autre cas vécu par des patients dans une structure spécialisée en urologie, dans une commune de la capitale. Le rendez-vous fixé ne suffit pas, il faut également se présenter le matin très tôt pour obtenir un bout de papier numéroté par ordre d’arrivée et faire en sorte d’être parmi les premiers. Au bout d’un instant, un agent préposé à l’accueil informe des malades que l’urologue auquel ils devaient être présentés ne viendra pas et qu’il a donné instruction par téléphone que trois parmi eux (les patients) seront orientés vers un autre praticien dans la même structure. C’est-à-dire ceux qui lui ont été recommandés. Les autres doivent prendre un rendez-vous et rentrer chez eux.

 

Nadia Rechoud

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