Avec près de 3,8 millions de personnes touchées — soit 14,4 % des adultes et un tiers des plus de 70 ans — le diabète s’impose comme l’un des défis sanitaires majeurs du pays. À l’occasion de la Journée mondiale du diabète, célébrée le 12 novembre 2025 sous le thème « Diabète et bien-être », les autorités sanitaires ont dévoilé de nouvelles initiatives pour renforcer la prévention, moderniser la prise en charge et freiner la progression d’une maladie en pleine expansion.
Représentant le ministre de la Santé, le Pr Mohamed Seddik Ait Messouadène, le secrétaire général du ministère, M. Mohamed Talhi, a présidé la cérémonie officielle en présence de représentants de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), de l’UNICEF, de l’Agence nationale de sécurité sanitaire, ainsi que de nombreux experts et professionnels du secteur.
Selon les données présentées à cette occasion, le diabète touche actuellement 589 millions de personnes dans le monde, soit 11,1 % de la population, et pourrait concerner plus de 853 millions d’ici 2050. En Algérie, près d’un adulte sur sept est atteint, un chiffre qui alarme les autorités et met sous pression un système de santé déjà confronté à d’autres pathologies chroniques.
Le ministre de la Santé a souligné que « le changement des habitudes de vie n’est plus un choix individuel mais une responsabilité collective ». Il a insisté sur la nécessité d’une éducation sanitaire permanente, permettant aux patients de devenir acteurs de leur propre santé et de prévenir les complications cardiovasculaires, rénales ou visuelles liées à la maladie.
La célébration a marqué le lancement de la nouvelle édition du Guide national des bonnes pratiques en diabétologie, un document de référence actualisé pour uniformiser la prise en charge à travers le pays. Ce guide aborde la compréhension de la maladie, le suivi thérapeutique, la gestion des complications et l’autosurveillance, tout en intégrant les dernières recommandations de l’OMS.
En parallèle, le ministère a annoncé le déploiement de deux cliniques mobiles, baptisées « Route de la prévention » et « Changer le diabète », qui sillonneront plusieurs wilayas entre le 15 et le 19 novembre 2025. Objectif : rapprocher le dépistage des populations éloignées, offrir des consultations gratuites, sensibiliser aux bons comportements alimentaires et former les médecins généralistes aux standards les plus récents de la prise en charge.
Ces initiatives viennent renforcer les campagnes nationales d’information et de dépistage déjà en cours, menées avec l’appui des directions de la santé, des associations de patients et du réseau hospitalier.
Pour les autorités sanitaires, la Journée mondiale du diabète ne doit pas rester une date symbolique, mais devenir le point de départ d’une action collective durable. « La bataille contre le diabète se joue d’abord dans nos foyers : dans nos assiettes, dans nos pas quotidiens et dans notre discipline de suivi médical », a rappelé le ministre.
Avec une prévalence qui ne cesse d’augmenter, l’Algérie n’a plus le luxe d’attendre : la prévention devient un impératif national.
Tinhinane B