Comme chaque année nous célébrons la semaine mondiale pour un bon usage des antibiotiques du 12 au 18 novembre. Les campagnes de sensibilisation doivent être continuées pour maintenir cette décroissance et on se souvient en effet de ce célèbre slogan qui avait, en son temps, créé un réflexe salutaire chez les consommateurs effrénés d’antibiotiques.
A cet effet, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a mis en garde contre la hausse dangereuse de la consommation d’antibiotiques dans certains pays, mais aussi de la sous-consommation dans d’autres régions, qui représentent les causes majeures de la résistance antimicrobienne et l’émergence de « super bactéries » mortelles.
L’OMS a averti, à de nombreuses reprises, que le monde allait manquer d’antibiotiques efficaces et l’an dernier, l’agence spécialisée de l’ONU a demandé aux Etats et aux grands groupes pharmaceutiques de créer une nouvelle génération de médicaments capables de lutter contre les « super bactéries » ultrarésistantes.
« La surconsommation et la sous-consommation d’antibiotiques sont les causes majeures de la résistance antimicrobienne », a souligné Suzanne Hill, chef de l’unité de médicaments essentiels à l’OMS, dans un communiqué.
« Sans des antibiotiques efficaces et d’autres antimicrobiens, nous allons perdre notre capacité à traiter des infections répandues comme la pneumonie », a-t-elle averti.
Les bactéries peuvent devenir résistantes quand les patients utilisent des antibiotiques dont ils n’ont pas besoin, ou bien ne terminent pas leur traitement, donnant ainsi à la bactérie une chance de survivre et de développer une immunité. Mais l’OMS s’inquiète aussi de la sous-consommation d’antibiotiques.
Découverts dans les années 1920, les antibiotiques ont sauvé des dizaines de millions de vies en luttant efficacement contre des maladies bactériologiques comme la pneumonie, la tuberculose et la méningite. Mais au fil des décennies, les bactéries se sont modifiées pour résister à ces médicaments.
Depuis 2016, l’OMS aide 57 pays moyens et pauvres à collecter des données afin de créer un système standardisé de suivi de la consommation d’antibiotiques.
Il y a lieu de rappeler que dans les années 2000, la France était le premier pays européen en terme de consommation d’antibiotiques et un des premiers dans lesquels les phénomènes de résistances bactériennes ont été mis en évidence.
L’action des pouvoirs publics a permis à la France de rétrograder dans le classement, mais cela la situe malgré tout 30 % au-dessus de la moyenne des pays européens et elle consomme 3 fois plus d’antibiotiques que les pays européens les moins prescripteurs, ceux chez qui on observe par ailleurs les plus faibles taux de résistances bactériennes.
Houyam. Rana