Une simple étreinte peut sauver des vies. Selon une vaste revue d’études publiée par Cochrane et relayée par News-Medical.net, le contact immédiat peau à peau entre la mère et son bébé offre des bénéfices physiologiques et émotionnels majeurs. Une pratique naturelle, mais encore trop souvent négligée dans les maternités.
Mettre le nouveau-né nu contre la poitrine de sa mère, dès les premières minutes après l’accouchement, favorise la régulation de sa température, de sa respiration et de sa glycémie. Les chercheurs ont constaté que les bébés bénéficiant de ce contact présentent des signes vitaux plus stables et s’adaptent mieux à la vie extra-utérine. L’effet est particulièrement marqué sur l’allaitement : environ 75 % des nourrissons placés peau contre peau dès la naissance sont encore allaités exclusivement un mois plus tard, contre un peu plus de la moitié lorsque ce contact est retardé.
Cette conclusion repose sur une méta-analyse regroupant soixante-neuf essais cliniques et plus de sept mille dyades mère-enfant. Les auteurs soulignent que la qualité des preuves est désormais telle qu’il ne serait plus éthique de mener des essais où ce geste serait refusé à certaines mères. Ce contact immédiat, affirment-ils, devrait être considéré comme un soin standard, et non comme une option.
Si la majorité des études concernent des pays à revenu élevé, les données issues des contextes à ressources limitées confirment les mêmes effets bénéfiques, voire plus marqués : chez les prématurés ou les nouveau-nés de faible poids, il peut même améliorer la survie. Autrement dit, ce geste simple et gratuit agit comme une thérapie naturelle, universelle et accessible à toutes les mères du monde.
Pour les équipes médicales, ces résultats appellent à repenser les pratiques en salle d’accouchement : éviter les séparations précoces, retarder les soins non urgents comme la pesée ou le bain, et accorder priorité à ce premier contact. La science rejoint ici l’instinct : poser le bébé sur le cœur de sa mère n’est pas un symbole, mais un acte fondateur de santé.
Dans un monde médical souvent dominé par la technologie, cette conclusion a valeur de rappel : parfois, les gestes les plus simples demeurent les plus essentiels.
Ouiza Lataman