L’opinion publique en Algérie n’est pas plus avancée aujourd’hui au sujet de l’épidémie du choléra après la sortie médiatique du ministre de la Santé, qui a confirmé en direct de Blida où il s’est rendu ce matin, que 49 cas de choléra sont confirmés sur 147 suspectés enregistrés ces jours-ci par les structures sanitaires du centre du pays.
Ainsi, le nombre total de cas confirmés de choléra a atteint 49 sur 147 cas suspectés, a annoncé Mokhtar Hasbellaoui, lors d’une courte conférence de presse.
Le ministre de la Santé, silencieux depuis le début de l’épidémie du choléra, s’est rendu ce dimanche à Boufarik où a été enregistré le nombre le plus élevé de cas de choléra.
La déclaration laconique du premier responsable de la Santé laisse penser que les différentes structures en charge de la santé des citoyens ne sont pas parvenues à identifier la source de cette dangereuse maladie, alimentant par là même les rumeurs les plus folles au sujet des tenants et aboutissants de cette affaire.
le ministre défend sa gestion
Avant la conférence de presse à Blida, Hasebllaoui a effectué une visite à l’hôpital de Boufarik, la ville qui a enregistré le plus grand nombre de personnes touchées par l’épidémie de choléra.
Le ministre a insisté pour dire qu’il s’exprimait en sa qualité de ministre de la Santé, professionnel de la santé et citoyen. Décodé, Mokhtar Hasbellaoui en a cure des critiques acerbes sur sa gestion de ce dossier.
Le ministre a nié en bloc les accusations le fait qu’il ait caché les chiffres à propos de cette maladie et a justifié le retard pris pour annoncer l’épidémie en rétorquant : « On ne peut pas parler d’épidémie si le laboratoire ne nous donne pas le diagnostic positif. On était dans un cadre de suspicion. Les professionnels de la santé avaient suspecté çà et quand on a eu la confirmation on l’a dit. Point barre ». Dixit Hasbellaoui.
Mokhtar Hasbellaoui n’a pas donné de nouveaux chiffres sur la maladie tout comme il a tenu à dire que la situation évoluait positivement et que le personnel médical a fait son travail.
Il a par ailleurs confirmé que la source Sid el Kebir, à Ahmer el Aïn, dans la wilaya de Tipaza, interdite depuis à la consommation, était la cause principale de l’épidémie du choléra.
Réagissant au comportement de certains citoyens qui ont décidé de se filmer en train de boire de cette source en signe de colère contre le ministère qui l’a décrétée impropre à la consommation, le ministre a affirmé que « la source de Sid el Kebir de Ahmer El Ain est infestée de vibrions cholériques et les citoyens ne doivent pas boire son eau ». « Mais les citoyens doivent savoir que cette bactérie n’est pas la seule cause de la diarrhée. Il y a ce qu’on appelle les vibrions cholériformes, une bactérie qui ressemble à celle qui provoque le choléra et qu’on a trouvée dans les sources où l’on a fait des prélèvements. On a trouvé que 60,11% de ces sources étaient infectées de vibrions cholériformes. Ce qui donne également des gastro-entérites, pas aussi graves que celles du choléra mais ça peut être très dangereux pour les sujets qui sont fragiles », a-t-il encore indiqué.
Enfin, le ministre de la Santé a dit à demi-mots que le citoyen était responsable dans la propagation de l’épidémie.
Tinhinane B.