Le réchauffement climatique favorise la prolifération des tiques et la propagation de la maladie de Lyme

Le réchauffement climatique, en modifiant les conditions météorologiques, a des conséquences inattendues sur la santé publique. Parmi celles-ci, l’augmentation de l’activité des tiques, vecteurs de la redoutable maladie de Lyme, suscite une inquiétude croissante parmi les experts.

Contrairement à la plupart des insectes qui succombent au froid, les tiques démontrent une résistance accrue, se terrant pendant les journées glaciales pour émerger lorsque les températures remontent. Cependant, les évolutions récentes du climat ont perturbé ce comportement hivernal, les rendant de plus en plus actives pendant les mois d’hiver, alertent les spécialistes.

Les données du Centre américain de contrôle et de prévention des maladies indiquent une augmentation des visites aux urgences pour des piqûres de tiques, en particulier dans le nord-est des États-Unis, malgré la saison hivernale. Rafal Tokarz, épidémiologiste à l’université de Columbia, explique ce phénomène en soulignant les périodes anormalement chaudes et les journées d’hiver plus clémentes qui incitent les gens à passer plus de temps à l’extérieur, augmentant ainsi les risques de piqûres de tiques.

Cette tendance inquiétante ne semble pas près de s’inverser, comme le confirme le récent rapport de l’évaluation nationale du climat du gouvernement américain. Ce rapport prévoit un réchauffement continu dans la plupart des régions du pays, contribuant à une expansion géographique des tiques.

Des études menées à Long Island, dans l’État de New York, révèlent des taux alarmants de porteurs de la bactérie responsable de la maladie de Lyme parmi les tiques adultes, oscillant entre 60 et 75 %. La maladie de Lyme, transmise par les tiques, est déjà la plus répandue aux États-Unis, avec entre 30 000 et 500 000 cas par an.

Le phénomène n’est pas limité aux frontières américaines, car l’Europe fait face à des défis similaires. Des chercheurs de l’Université de Zurich ont découvert des virus et des bactéries dans presque toutes les tiques examinées, soulignant le risque potentiel que représente chaque piqûre de tique. Le virologue Cornel Fraefel affirme que « presque chaque tique peut potentiellement vous rendre malade », soulignant la présence de plusieurs agents pathogènes dans de nombreuses tiques.

Bien que le risque de transmission de maladies ne soit pas de 100 % après une piqûre de tique infectée, il est impératif de sensibiliser le public aux dangers accrus liés à l’activité croissante des tiques. Les autorités sanitaires doivent intensifier les campagnes de prévention et encourager la recherche pour trouver des moyens de contrôler cette prolifération, afin de protéger la santé publique face à cette menace grandissante.

Nora S.

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