Le surpoids chez les femmes ménopausées souffrant de maladies cardiovasculaires augmente nettement le risque de cancer du sein

Une étude d’envergure publiée dans la revue CANCER met en lumière un lien inquiétant entre excès de poids, santé cardiovasculaire et cancer du sein chez les femmes ménopausées. Réalisée à partir de données issues de deux grandes cohortes européennes — EPIC et UK Biobank — et portant sur plus de 168 000 femmes suivies pendant plus d’une décennie, cette recherche révèle que l’effet du surpoids sur le risque de cancer du sein est significativement amplifié chez celles qui développent des maladies cardiovasculaires.

Chaque augmentation de cinq points de l’indice de masse corporelle (IMC) est associée à une hausse de 31 % du risque de cancer du sein chez les femmes ayant un antécédent cardiovasculaire, contre 13 % chez celles qui n’en présentent pas. Le diabète, en revanche, ne semble pas exercer d’influence notable sur ce lien. Les chercheurs estiment que cette interaction entre surpoids et pathologies cardiaques pourrait être responsable de 153 cas supplémentaires de cancer du sein pour 100 000 femmes chaque année.

Ces résultats renforcent l’idée que les facteurs de risque doivent être envisagés de manière croisée. Loin d’être un facteur isolé, l’obésité devient ici un élément aggravant majeur lorsqu’elle coexiste avec une vulnérabilité cardiaque. Selon le Dr Heinz Freisling, principal auteur de l’étude, ces données devraient inciter à repenser les stratégies de dépistage et à inclure systématiquement les femmes à risque cardiovasculaire dans les programmes de prévention par perte de poids. L’objectif : non seulement améliorer leur santé cardiaque, mais aussi réduire le risque de développer un cancer du sein.

Cette recherche met ainsi en lumière l’urgence d’une approche intégrée en santé publique, combinant surveillance métabolique, prévention cardiovasculaire et stratégie oncologique ciblée chez les femmes ménopausées.

Amina Azoune