En marge d’une visite de terrain organisée par la Commission de la santé et des affaires sociales de l’Assemblée populaire nationale (APN), le directeur de l’Etablissement hospitalo-universitaire (EHU) Mustapha Pacha, Abdeslam Bennana, a fait savoir que la structure dont il est à la tête fera très prochainement l’acquisition de deux appareils d’Imagerie par résonnance magnétique (IRM) et d’un appareil scanner, permettant ainsi une amélioration de la radiothérapie et l’accès des patients aux soins précoces.
Ce nouvel matériel jugé de haute qualité et acquis pour un montant de 450 millions de DA va rendre possible la pose de diagnostics très précis, de même qu’il servira pour la recherche, selon le même intervenant.
Au cours de cette visite, les membres de la commission ont pu prendre acte de l’état d’avancement des travaux de réhabilitation du service obstétrique et gynécologie de l’EHU Mustapha Pacha qui devrait être mis aux standards et critères en vigueur dans les hôpitaux mondiaux. Une enveloppe de 300 millions de DA a été allouée pour ce gros œuvre qui devrait s’achever d’ici la fin de l’année 2020. A ce titre, M. Abdeslam Bennana a précisé que, pour ne pas pénaliser les patientes et parturientes, un service d’obstétrique a été ouvert, à titre provisoire, au niveau d’un bloc relevant du service ophtalmologie.
Au cours de cette visite, le directeur de l’EHU a dressé un état des lieux succinct, revenant sur les nombreuses insuffisances inhérentes à l’EHU Mustapha Pacha, déplorant que cet établissement hospitalier soit devenu un espace pour les sans-abris et un parking sauvage avec plus 4000 véhicules garés anarchiquement, ce qui entravait même l’entrée et la sortie des ambulances de l’hôpital. Et de préciser que ce n’est pas faute d’avoir lancé plusieurs fois des appels aux autorités locales pour ouvrir un parking afin de désengorger les allées de l’EHU.
Il relèvera également les agressions multiples et quotidiennes dont font l’objet les médecins, infirmiers et agents de la part de citoyens mécontents, indiquant que l’EHU qui reçoit des milliers de malades par jour dont plus de 800 au niveau des urgences ne peut pas toujours faire face à cette importante affluence d’où les nombreux désagréments et une pression qui retombe à la fois sur le personnel soignant et les malades.
Le directeur de l’Etablissement hospitalier spécialisé en cancérologie « Pierre et Marie Curie », Omar Boumezrag a, lui aussi, relevé que le CPMC qui reçoit des malades de toutes les wilayas du pays ne peut faire face à cette affluence accrue, d’autant que le budget de cette structure ne permettait pas la prise en charge et l’acquisition des médicaments nécessaires. Il a de ce fait appelé à classer le CPMC comme « Centre national ».
Pour étayer son propos, M. Boumezrag fera savoir qu’en 2019, 180 greffes de moelle osseuse et de 1800 opérations chirurgicales du cancer du sein ont été effectuées. Avec seulement trois accélérateurs linéaires de particules, l’établissement hospitalier ne peut pas prendre en charge tous les cas enregistrés, a-t-il déploré, ajoutant que l’ouverture d’autres centres régionaux à l’effet de lutter contre le cancer et d’atténuer la pression sur le centre « Pierre et Marie Curie » était plus que nécessaire.
Abondant dans le même sens, le professeur Mohcen Boubnider du CPMC a indiqué que d’ici 2025, le nombre de cancers du sein devraient atteindre les 18000 cas par an, contrairement aux 12000 cas actuels d’où l’urgence de la mise en place d’une meilleure politique sanitaire, englobant des formations en matière de radiologie, une prise en charge par la Sécurité sociale des frais des séances de radiothérapie, comme cela se fait pour les insuffisants rénaux mais aussi l’amélioration des salaires des paramédicaux en vue d’éviter leur fuite vers le secteur privé.
Kamir B.