La confiance entre le patient et son médecin, une question qu’on ne peut éluder au vu de l’inquiétude constatée au niveau des services des hôpitaux où les internes officient avec plus ou moins de bonheur. Les expériences vécues par nombre de malades constituent un sujet de discussion dans les salles d’attente, accentuant la hantise des erreurs de diagnostic ou d’une prescription médicale inadéquate.
La bonne volonté ne manque pas au sein de cette corporation en devenir qui prend sur elle de tout mettre en œuvre pour soulager les maux. Mais ce n’est pas toujours évident sans les moyens et les équipements nécessaires et en l’absence d’un encadrement qui accroîtrait l’efficacité de leur intervention quotidienne. La dissipation n’est heureusement pas générale, il faut le dire, mais il arrive souvent que l’on croise le manque d’expérience d’internes semblant en plus abandonnés à leur sort. Un diagnostic contredit par un autre étudiant, c’est courant au niveau des différents services.
Cela n’est pas fait pour rassurer les malades qui assistent, perplexes, à des expositions d’avis médicaux aussi dissemblables qu’antinomiques, donc nécessitant des prises en charges l’une allant à l’encontre de l’autre. La divergence des points de vue peut même aller loin, jusqu’à la dispute. Nous avons assisté, interloqués, à une scène de ce genre quand deux internes refusaient, chacun, d’admettre l’avis médical de l’autre, devant des malades qui ne pouvaient que se demander s’ils étaient entre de bonnes mains. L’un des deux a quitté la salle de consultation, en colère. Que dire de la lecture d’une radiographie qui, au départ, a soulagé le père d’un enfant auquel il a été dit que celle-ci ne montre pas de fracture avant qu’un autre interne lui apprend le contraire.
C’est de façon légitime qu’on s’est interrogé sur l’absence de la hiérarchie. Une défaillance constatée également (au niveau d’un autre établissement) quand le médecin devait se prononcer sur le cas d’un homme présentant un hématome, sur la nécessité ou non d’un scanner et sur la conduite à tenir. C’est dire que la situation est loin d’être satisfaisante et que l’encadrement des internes est indispensable.
Nadia Rechoud