Il est bien connu que l’air est un mélange de gaz, mais la compréhension des particules en suspension, ou aérosols, reste floue. Les aérosols incluent les poussières fines, le smog, le pollen et la fumée. Mais qu’est-ce qui compose réellement ces particules flottantes?
Les aérosols sont des particules solides ou liquides, finement dispersées dans l’air. Leur taille peut varier de quelques nanomètres à des dimensions beaucoup plus grandes. Seules les particules qui restent en suspension dans l’air sont considérées comme des aérosols, excluant celles qui précipitent rapidement.
Les aérosols peuvent être solides, comme les poussières fines, la suie et le pollen, ou liquides, comme les minuscules gouttes d’eau responsables du brouillard et de la brume. On distingue également les aérosols par leur origine. Les bioaérosols incluent le pollen, les spores, les bactéries et les virus, tandis que les aérosols inorganiques peuvent provenir de sources naturelles telles que les poussières désertiques, les cendres volcaniques et le sel marin.
Les aérosols anthropiques, ou d’origine humaine, résultent souvent de la combustion, produisant de la fumée, des cendres et des nanoparticules industrielles. Isolés, les aérosols sont généralement inoffensifs. Cependant, leur accumulation dans les poumons ou leur nature toxique peut les rendre dangereux pour la santé. Les aérosols anthropiques, comme les particules de suie des gaz d’échappement, sont particulièrement préoccupants.
Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), 99 % de la population mondiale respire un air dépassant les normes de qualité, avec des concentrations élevées de polluants. En 2019, la pollution de l’air extérieur a causé environ 4,2 millions de décès prématurés, principalement dans des pays à faible ou moyen revenu.
Les substances les plus nocives présentes dans l’air comprennent :
– Particules fines (PM) : Indicateurs courants de pollution, composés de sulfates, nitrates, ammoniac, chlorure de sodium, carbone noir, poussières minérales et eau.
– Monoxyde de carbone (CO) : Gaz toxique incolore produit par la combustion incomplète de combustibles carbonés.
– Ozone (O3)*: Présent au niveau du sol, il est un composant majeur du smog photochimique.
– Dioxyde d’azote (NO2) : Gaz émis lors de la combustion de carburants.
– Dioxyde de soufre (SO2) : Gaz à l’odeur âcre formé lors de la combustion de combustibles fossiles.
La pollution de l’air intérieur, souvent due à l’utilisation de fourneaux inefficaces et de combustibles comme le kérosène ou la biomasse, est responsable de 3,2 millions de décès annuels, dont 237 000 enfants de moins de 5 ans.
Pour surveiller la pollution atmosphérique, des observations spatiales sont cruciales. Fin 2023, le MODIS (Moderate Resolution Imaging Spectroradiometer) du satellite Aqua de la NASA a capturé des images montrant une épaisse fumée et une mauvaise qualité de l’air en Inde du Nord, attribuables à des incendies agricoles et à la pollution urbaine. L’année précédente, MODIS avait également observé un nuage de fumée d’incendies de forêt au Québec traversant l’Atlantique et atteignant l’Europe.
Le satellite PACE (Plankton, Aerosol, Cloud, Ocean Ecosystem) de la NASA, équipé de capteurs sophistiqués, vise à fournir des données détaillées sur le lien entre aérosols, nuages et climat. En analysant les signatures spectrales de différents aérosols, il sera possible d’améliorer la surveillance de la qualité de l’air et des conditions météorologiques, particulièrement dans les régions vulnérables.
Tinhinane B