Depuis de nombreuses années, il est bien connu que le stress peut avoir des effets néfastes sur la santé, qu’il s’agisse de la santé physique ou mentale. Une hormone en particulier, le cortisol, communément appelée « hormone du stress », est produite en réponse aux situations stressantes et a été associée à divers problèmes de santé. Une nouvelle étude présentée lors de la réunion annuelle 2023 de la Menopause Society à Philadelphie approfondit notre compréhension de l’impact du cortisol sur la santé mentale et cérébrale des femmes pendant la ménopause.
L’étude, bien que réalisée avec un échantillon restreint de 43 femmes en périménopause (la période précédant la ménopause) et en post-ménopause (lorsque le cycle menstruel a cessé), s’est révélée extrêmement révélatrice. Les chercheurs ont examiné les niveaux de cortisol présents dans les cheveux et la salive de ces femmes et ont parallèlement évalué la gravité des symptômes de la dépression ainsi que leurs performances cognitives à l’aide de tests d’attention et de mémoire verbale ou de travail.
Les résultats de cette étude ont mis en lumière une corrélation significative entre des niveaux élevés de cortisol dans les cheveux et une moins bonne attention, ainsi qu’une moins bonne performance de la mémoire de travail chez les femmes ménopausées. De plus, les femmes présentant des niveaux élevés de cortisol salivaire ont montré une aggravation significative des symptômes de la dépression.
Le Dr Stephanie Faubion, directrice médicale de la Menopause Society, a souligné l’importance de cette étude malgré sa taille relativement réduite. Selon elle, ces résultats fournissent un aperçu crucial de l’activité de l’axe hypothalamo-hypophysaire du cerveau, qui est étroitement lié à l’hormone du stress. Cette découverte ouvre la voie à des recherches futures visant à mieux identifier les patientes ménopausées présentant un risque accru de dépression et de déclin cognitif.
Cette avancée dans la compréhension des liens entre les niveaux de cortisol et la santé mentale des femmes pendant la ménopause souligne l’importance de prendre en compte la santé cognitive et mentale dans l’évaluation globale de la santé des patientes ménopausées. Ces résultats pourraient également avoir des implications dans le développement de stratégies de prévention et de traitement visant à atténuer les effets néfastes du stress pendant cette période de transition importante pour les femmes. Des recherches futures sont attendues pour approfondir notre connaissance de cette interaction complexe entre le stress, le cortisol et la ménopause.
Nouhad Ourebzani