Un constat navrant est fait par l’OMS qui relève une inertie en termes d’efforts pour éradiquer le paludisme. Selon celle-ci, « le monde est à la croisée des chemins. Les progrès historiques réalisés au cours des dernières décennies sont clairement en train de ralentir ». Le résultat de ce recul est effarant, les statistiques renseignent sur l’ampleur de la maladie. « Il y a encore chaque année plus de 400.000 morts et 200 millions de cas », a averti le directeur du Programme mondial de lutte antipaludique de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Pedro Alonso, lors d’une conférence de presse. Dans un document publié récemment, ses auteurs, les membres d’un groupe d’experts mandatés par l’OMS soulignent que ces deux dernières années ont été marquées par une stagnation alors que d’énormes progrès avaient été réalisés dans la réduction du nombre de cas et de décès entre 2000 et 2015. Ils estiment, sur la base de leurs travaux, que les buts fixés en 2015 pour 2030, qui consistent à réduire de 90% le nombre de cas de paludisme et les taux de mortalité liés à cette maladie ne peuvent être atteints faute d’une démarche adéquate. Il ressort, selon le groupe d’experts, que 34 milliards de dollars (près de 30,7 milliards d’euros) doivent être investis jusqu’en 2030 pour accélérer la lutte contre le paludisme, il y a lieu notamment de perfectionner les systèmes de santé et de surveillance du paludisme et de développer de nouveaux outils nécessaires à une lutte efficace contre la maladie, comme les vaccins. On apprend que le vaccin actuel n’est efficace qu’à 40%.
N. R.