La plupart des parents, faute d’idées ou par manque de temps ou de moyens, préfèrent occuper leurs enfants -surtout pendant les vacances- avec toutes sortes de moyens technologiques (tablettes, téléphone, télévision…).
Erreur, car tous les spécialistes vous le diront : ces écrans sont nocifs pour la santé de vos petits.
Dans une récente étude, un chercheur de l’INSERM explique que les enfants de 2 ans sont majoritairement exposés à la télévision. Or, comme le précise le célèbre psychiatre Serge Tisseron, les écrans n’apportent rien à l’enfant, surtout à cet âge-là. Selon lui : « A cette période, l’activité cérébrale est intense. L’enfant doit profiter des fenêtres d’opportunité qui lui sont offertes à cet âge pour développer quatre compétences : le langage (qui s’apprend en communiquant grâce à l’interaction avec les proches), la capacité à déchiffrer les mimiques (pour comprendre son environnement et ne pas en avoir peur), l’attention/ concentration et enfin la motricité et la motricité fine. S’il passe du temps sur les écrans au lieu de profiter de ces fenêtres d’opportunité, ces apprentissages seront ensuite plus longs et compliqués(…). Et quand l’enfant grandit, ce ne sont pas tant les écrans en eux-mêmes qui sont nocifs mais le temps passé devant ».
Une autre étude datant de 2018 et menée par des chercheurs canadiens sur 4520 enfants américains âgés entre 8 et 11 ans et publiée dans les colonnes de la revue spécialisée « The Lancet child & adolescent health » rapporte que les enfants qui passent plus de 2h par jour face à un écran ont « de moins bonnes capacités cognitives ». Plus grave encore est le résultat de cette autre étude dont les chercheurs rapportent avec inquiétude : « Nous recevons de très jeunes enfants stimulés principalement par les écrans, qui, à 3 ans, ne nous regardent pas quand on s’adresse à eux, ne communiquent pas, ne parlent pas, ne recherchent pas les autres, sont très agités ou très passifs. (…) Captés ou sans cesse interrompus par les écrans, parents et bébé ne peuvent plus assez se regarder et construire leur relation. Les explorations du bébé avec les objets qui l’entourent, soutenues par les parents, sont bloquées ou perturbées, ce qui empêche le cerveau de l’enfant de se développer de façon normale ».
En fait, passer du temps sur les écrans d’un ordinateur, d’une tablette ou autre agit négativement sur la capacité de concentration et de mémorisation. Là encore, Francis Eustache, neuropsychologue, directeur d’unité de recherche Inserm à l’Université de Caen, explique que « pour que la mémoire fonctionne, il faut de l’attention. Or la multiplicité des écrans (smartphone, ordinateur, télé…) fait que l’on est toujours en situation d’attention divisée. La situation +stimulus-réponse+, générée par les écrans, gène la capacité à traiter les informations en profondeur. Le cerveau a besoin de temps de repos pour synthétiser les données et les encoder. C’est ce qu’on appelle le réseau du mode par défaut. On part dans nos pensées, on se projette dans le futur. Cela contribue à nos prises de décision. Avec les écrans, l’enfant passe rapidement d’un sujet à l’autre et n’approfondit pas ses pensées ».
Kamir B.