Nombreux sont ceux qui affirment que les établissements de proximité de santé publique ne remplissent pas leur mission qui est de soigner les patients dont l’état ne nécessite pas une prise en charge médicale plus approfondie.
« Dès que la situation dépasse le rhume, la grippe ou les troubles gastriques, lorsqu’il s’agit d’un pic de tension par exemple ou qu’un problème de pneumologie est suspecté, il faut vous attendre à être dirigé vers les Urgences de l’hôpital » témoigne Farid dont la mère a été maintes fois orientée (au niveau de l’EPSP de la Concorde à Bir Mourad Raïs) aux soins des équipes de garde des structures hospitalières.
« Hormis la tension élevée, c’est toujours une fausse alerte en ce qui concerne les maladies suspectées. Tantôt c’est une pneumonie, tantôt c’est un œdème pulmonaire… Conséquence, des aller-retour inutiles et une vieille femme malmenée et fatiguée » déplore-t-il. Zakia se dit quant à elle choquée qu’une crise de panique ait été jugée par le médecin de garde de l’EPSP de Hydra comme étant un motif d’orientation vers les Urgences de cardiologie d’un hôpital.
« Il a immédiatement demandé à mon frère de m’y emmener. Même si on admet que cela était nécessaire, n’est-il pas possible de doter les EPSP d’une unité de cardiologie ? Cela éviterait une perte de temps aux malades et permettrait une prise en charge provisoire avant le transfert vers un établissement hospitalier » s’interroge-t-elle. Même chose en ce qui concerne la radiologie. Ce qui a fait dire à un cardiologue exerçant à titre privé que « les médecins des EPSP ne veulent pas se compliquer l’existence et le résultat est que les hôpitaux sont remplis ».
Nadia Rechoud