Il est à se demander si vraiment la santé du citoyen est au cœur des tentatives de réforme et autres réajustements qui, de toute façon, tardent à se concrétiser. C’est bien de la souffrance que rencontre le malade dans sa quête d’une prise en charge médicale en milieu hospitalier, alors que le combat qui doit être mené au quotidien, c’est d’éviter qu’il soit malmené.
En plus d’être bureaucratisé, le système de santé dans notre pays est inhospitalier. « Gare à celui qui tombe malade » entend-on souvent çà et là.
Passer par trois infrastructures pour être enfin ausculté après un sérieux malaise, ce n’est sûrement pas l’intérêt du patient qui est capital.
Après avoir été transportée tour à tour dans deux infrastructures spécialisées (l’une uniquement en cardiologie), cette femme finit ses pérégrinations dans une polyclinique de son quartier où le médecin de garde la prend en charge.
«Ma sœur a eu une douleur violente au cœur, je l’ai emmenée dans la structure la plus proche où il nous a été signifié que seules des interventions chirurgicales y sont pratiquées » déclare son frère avant de poursuivre : « Dans le deuxième établissement, l’agent est occupé avec son téléphone.
Une vieille femme très mal en point est introduite dans la salle de consultation avant de rejoindre la salle d’attente avec ses proches et d’être délestée de la chaise roulante pour un malade qui devait être conduit au bloc opératoire.
Concernant ma sœur, après un moment d’attente, je m’inquiète auprès de l’agent qui me dit qu’il faut une lettre ». De guerre lasse, il la conduit à la polyclinique de son quartier où elle raconte son mal au médecin de garde qui lui fait inhaler de l’oxygène avant de lui conseiller de consulter en cardiologie.
Nadia Rechoud