« Les établissements scolaires ne prennent pas leur responsabilité »

Amir rejoint son domicile, une blessure ouverte au crâne et son pull taché de sang. Une chute dans les escaliers de l’établissement scolaire où il est élève en 4ème année primaire lui a occasionné une plaie à la tête. « J’ai poussé un cri en le voyant rentrer à la maison dans cet état après la sortie de l’école » souligne Nabila, la maman, qui raconte que son fils est resté ainsi même durant l’heure de  sport dans la cours. « L’administration n’a rien fait, elle l’a laissé ainsi sous le soleil, il a fait le sport alors qu’il était blessé, avec le risque d’infection. Les responsables de l’établissement ne l’ont ni transporté au dispensaire, ni appelé ses parents. Je m’en suis aperçue quand il est revenu à la maison. Tout ce qu’ils ont fait, c’est enduire la plaie de mercurochrome alors qu’il ne le fallait pas ».  La maman de Amir déplore que l’établissement ne prenne pas ses responsabilités vis-à-vis des élèves. « Un blessé ne doit pas rester livré à lui-même, ou attendre que ses parents viennent le chercher pour l’emmener à l’hôpital. Cette façon de faire est inadmissible, imaginez un cas plus grave, une fracture, une détresse respiratoire, un malaise – il existe des enfants diabétiques – … Comment se fait-il que les écoles soient dépourvues d’infirmeries et d’ambulances ? »  La jeune mère inspecte la lésion et décide d’emmener son fils au dispensaire. « J’étais hors de moi, j’ai vu que la blessure était ouverte. Heureusement que la polyclinique est située à proximité de la maison – à proximité de l’établissement scolaire également – la plaie a nécessité deux points de suture ». Nabila fait remarquer que cette pratique de l’administration est une règle, rapportant le cas d’une jeune voisine qui est tombée dans la cour en jouant. « Elle se plaignait d’une douleur au genou et sa mère a dû appeler le père afin qu’il vienne la transporter à l’hôpital pour une radiologie ». Déjà que les UDS (unité de dépistage scolaire) sont défaillantes dans le dépistage des maladies chez les élèves, relève-t-elle. « Les médecins et les psychologues se déplacent rarement, la prise en charge des élèves par ces UDS laisse beaucoup à désirer ».

Nadia Rechoud

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