Le comble pour un malade hospitalisé, c’est de contracter une infection au sein d’une structure hospitalière. Les blocs opératoires et les services de réanimation sont les principaux nids d’incubation des germes et de contamination des patients. Le fait est confirmé par de nombreuses études et mémoires réalisées ces dernières années, dans lesquelles il ressort que les infections de plaies opératoires sont les plus fréquentes.
Les taux évoqués ici et là sont certainement en deçà de la réalité comme le relèvent des médecins, comparativement avec ceux des pays occidentaux où des études sont réalisées régulièrement en vue de lutter de manière efficace contre ce type d’infections, et même avec certains pays du continent africain dont les études font ressortir une baisse progressive de la prévalence des infections post-opératoires (de 33,8% à 10,52%).
Mais les enquêtes à ce sujet sont rares dans les pays en développement – ce qui contribuent à leur fréquence – contrairement aux pays d’Europe et des Etats-Unis où « la surveillance et la lutte contre cette catégorie d’infections est une réalité vivante » tel qu’il est énoncé dans une étude africaine. Pourtant, ces infections constituent un problème de santé publique et représentent la 1ère cause de mortalité et de morbidité en chirurgie. Il arrive que des blocs opératoires soient fermés en raison d’une forte présence de germes de contamination qui rendent impossibles les interventions chirurgicales.
Les salles de réanimation ne sont pas en reste, de l’aveu même de certains médecins qui ont l’honnêteté de reconnaître que tel ou tel malade ne peut pas aspirer à une chambre à lit unique parce qu’il a de fortes chances d’avoir été contaminé dans le bloc opératoire. Sa place est donc forcément dans la salle de réanimation.
Les sujets les plus à risque sont les nourrissons et les personnes âgées, mais tous les malades peuvent être touchés, le manque d’hygiène étant un facteur important dans la prévalence des infections post-opératoires, notamment dans notre pays où l’insalubrité caractérise les infrastructures hospitalières.
Les autorités sanitaires semblent incapables d’en réduire la fréquence à travers la lutte contre les facteurs de risque, en commençant par cerner ce problème par le biais d’études sérieuses et par l’implication de la corporation médicale. Les uns et les autres semblent ne pas être concernés, sous estimant les risques d’infection.
Nadia Rechoud