Quand une interruption de grossesse décidée par une spécialiste dans un hôpital s’avère une erreur, et que par solidarité les médecins qui constatent cette erreur refusent de dénoncer leur consœur, la femme subit seule son drame. C’est le cas de Lila qui n’a pas oublié ce qu’elle qualifie d’incompétence. « La gynécologue qui m’a examinée a déclaré une grossesse arrêtée et de ce fait, elle m’a administrée un produit. Le lendemain matin, deux médecins constatent que le fœtus était en vie avant d’être expulsé de mon utérus ». La jeune femme affirme avoir compris quand ils se sont regardés, leur mine défaite. « Je leur ai dit, en pleurs, qu’ils ne devaient pas me cacher la vérité, mais ils ont baissé la tête et sont restés silencieux ». Muets à sa douleur, dit-elle, par esprit de corps.
Nadia Rechoud