Les protéines animales: alliées ou ennemies de votre cœur

L'Impact des Protéines Animales sur la Santé Cardiovasculaire

La consommation de protéines, qu’elles soient d’origine animale ou végétale, joue un rôle crucial dans la santé humaine. Cependant, l’impact de ces protéines sur notre organisme peut varier considérablement en fonction de leur source et de leur quantité. Alors que les protéines sont essentielles à de nombreuses fonctions corporelles, leur excès, en particulier lorsqu’elles proviennent de sources animales, pourrait entraîner des effets néfastes sur la santé cardiovasculaire. Une étude récente menée par l’Université de Pittsburgh explore ces conséquences en détail, révélant comment un régime riche en protéines animales peut contribuer au développement de l’artériosclérose.

Une Étude Révélatrice

Une étude récemment publiée par l’Université de Pittsburgh révèle l’importance cruciale de la quantité de protéines animales dans l’alimentation et son rôle dans le développement de l’artériosclérose. Cette pathologie, caractérisée par le durcissement des artères, a été étudiée par une équipe de chercheurs dirigée par Xiangyu Zhang, composée de biologistes et de scientifiques biomédicaux. En analysant les résultats de divers tests sur des humains, des souris et des macrophages, les chercheurs ont mis en lumière les effets potentiels d’un régime riche en protéines sur le système immunitaire et la santé cardiovasculaire.

Des Tests Nutritionnels Révélateurs

Les tests nutritionnels ont été réalisés sur 23 sujets humains en surpoids mais autrement en bonne santé. L’objectif était de comprendre comment le corps réagit à une augmentation des portions de protéines. Lors du premier test, 14 sujets ont consommé un shake riche en protéines (500 kilocalories et 50 % de protéines) après 12 heures de jeûne. Un autre jour, ils ont reçu un shake de même valeur calorique mais avec seulement 10 % de protéines.

Dans un second test, neuf sujets ont mangé deux petits repas de 450 kilocalories chacun. Un repas contenait 16 grammes de protéines (15 % des calories), tandis que l’autre en contenait 25 grammes (22 % des calories). Après chaque repas, des échantillons de sang ont été prélevés, les cellules immunitaires isolées, et la composition des acides aminés analysée.

Des Résultats Préoccupants

Les résultats ont montré qu’une portion de 25 grammes de protéines entraînait une augmentation significative de certains acides aminés, dont l’isoleucine, la valine, la méthionine, la thréonine, la sérine, l’arginine et la leucine. La leucine, principalement présente dans les protéines animales comme la viande, les œufs et le lait, est particulièrement utilisée par les bodybuilders comme complément alimentaire. Des recherches antérieures avaient déjà indiqué que la leucine influence les cellules immunitaires, notamment les monocytes et les macrophages, jouant un rôle dans la fixation du cholestérol dans les artères.

Confirmer les Hypothèses

L’hypothèse de Zhang et de ses collègues, selon laquelle un régime riche en protéines, en particulier en leucine, pourrait perturber le système immunitaire et favoriser l’artériosclérose, a été confirmée par des expériences supplémentaires sur des souris et des cultures de cellules de macrophages. Les chercheurs ont démontré en laboratoire que la leucine influence le gène mTOR, provoquant un excès de composants cellulaires défectueux dans le sang, qui se déposent ensuite sur les parois des vaisseaux.

Conséquences et Recommandations

Les expériences sur des souris de laboratoire nourries avec un régime de type occidental contenant plus de 22 % de protéines ont montré que, après huit semaines, les rongeurs mâles développaient une artériosclérose notable. Le Dr Babak Razani, auteur principal de l’étude, avertit : « Augmenter l’apport en protéines dans le but d’avoir une meilleure santé métabolique et plus de muscle n’est pas une panacée. Vous pourriez causer de réels dommages à vos artères. »

Il est essentiel, selon les chercheurs, de considérer l’alimentation dans son ensemble et de proposer des repas équilibrés pour éviter d’aggraver les maladies cardiovasculaires, notamment chez les personnes à risque. Cependant, ils ne souhaitent pas diaboliser les protéines. Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour déterminer à quelles doses les protéines peuvent nuire. Pour l’instant, il est conseillé de maintenir un apport en protéines entre 15 et 22 % et de privilégier les protéines végétales, moins riches en leucine.

Nouhad Ourebzani

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