Le dépistage d’un cancer doit être systématiquement suivi en cas de diagnostic positif d’une prise en charge thérapeutique du patient, a indiqué samedi à Tizi-Ouzou le président de la conférence des doyens des facultés de médecine et membre du comité de coordination du plan national anti-cancer, le Professeur Salah-Eddine Bendib.
Intervenant lors de la deuxième journée de formation continue en cancérologie, organisée au siège de l’Assemblée populaire de wilaya de Tizi-Ouzou par la Société algérienne de formation continue en cancérologie (SAFCC), le Pr Bendib a souligné que « tout dépistage organisé exige la mise en place d’un réseau de prise en charge identifié ».
Le professeur a qualifié de « faute éthique grave » le fait d’organiser une opération de dépistage et dire à une patiente chez laquelle on a découvert cette pathologie « vous avez un cancer du sein, débrouillez-vous pour vous soigner ». Le plan national anti-cancer 2015/2019, « exige pour toute opération de ce genre, l’identification de tout le réseau pour une prise en charge parfaite et complète du patient », a-t-il indiqué.
Le Pr Bendib a rappelé également que le premier dépistage organisé du cancer du sein a été lancé le 2 février dernier dans la wilaya de Biskra.
Il sera prochainement étendu à quatre autres zones pilotes retenues dans le plan national anti-cancer, à savoir Laghouat qui est déjà programmée pour le 12 de ce même mois, puis Tipasa, Tlemcen, Maghnia, Constantine et Jijel. « Ces dépistages organisés qui toucheront des femmes âgées entre 40 et 69 ans seront progressivement étendus à l’ensemble du territoire national », a-t-il dit.
Les intervenants ont déploré un diagnostic tardif du cancer du sein, rappelant que cette pathologie est la première cause de mortalité chez la femme et que 12 000 nouveaux cas sont enregistrés chaque année.
De son côté, le chef de service oncologie au Centre Pierre et Marie Curie (Alger), le Pr Kamel Bouzid a relevé que le diagnostic et la prise en charge précoce du cancer du sein « permet d’avoir un traitement curatif qui évite la mutilation (ablation du sein), mais aussi de réduire le coût de la prise en charge thérapeutique d’un cas au stade avancé de la maladie, voire métastatique, évalué à plus de 10 millions de DA par an et par personne contre 600 000 DA pour un cancer pris en charge juste après son apparition ».
Le dépistage tardif du cancer en Algérie est dû essentiellement à « l’absence d’information sur le dépistage et la non généralisation de ce dernier à l’ensemble du territoire national », selon le président SAFCC, Dr Salah Laouar Abdelhamid.
Tinhinane B.
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