Une vaste recherche internationale vient de confirmer ce que de nombreuses études laissaient déjà entrevoir : adopter une alimentation centrée sur les végétaux protège non seulement de certaines maladies, mais réduit aussi le risque d’en développer plusieurs en même temps. Publiée dans The Lancet Healthy Longevity, l’étude s’appuie sur le suivi de plus de 400 000 adultes issus de deux grandes cohortes européennes (EPIC et UK Biobank), observés pendant une période moyenne de 11 ans.
Les chercheurs ont comparé deux types de régimes : d’un côté, une alimentation végétale dite « bénéfique », riche en fruits, légumes, légumineuses et céréales complètes ; de l’autre, une alimentation végétale de « mauvaise qualité », composée surtout de produits transformés, sucrés ou raffinés. Le verdict est sans appel : chaque augmentation de 10 points dans la qualité du régime végétal correspond à une réduction du risque de multimorbidité de 11 % dans la cohorte EPIC et de 19 % dans UK Biobank. Les bienfaits sont encore plus marqués chez les moins de 60 ans, qui voient leur risque réduit d’environ 30 %, contre 14 % chez les plus de 60 ans.
À l’inverse, une alimentation végétale de mauvaise qualité augmente le risque de développer plusieurs maladies chroniques, notamment dans la cohorte britannique. Cette distinction souligne que ce n’est pas le fait d’être « végétal » qui compte, mais bien la qualité des aliments consommés.
Ces conclusions confortent les recommandations nutritionnelles qui encouragent à privilégier une alimentation riche en produits végétaux frais et peu transformés. Elles rappellent aussi qu’il n’est pas nécessaire de bannir totalement les produits animaux pour en tirer bénéfice : chaque pas vers plus de végétal compte.
Au-delà de la prévention individuelle, les auteurs insistent sur l’impact collectif d’un tel changement alimentaire, bénéfique à la fois pour la santé publique et pour l’environnement. Dans des sociétés confrontées à la montée en flèche des cancers, des maladies cardiovasculaires et du diabète, cette étude constitue un plaidoyer scientifique puissant pour repenser nos assiettes.
Ouiza Lataman