« Sachez, madame, que les malades qui sont dans cette salle ont un pied ici et un pied dans la tombe ». Cette sentence cinglante et choquante a été prononcée par un membre de l’équipe médicale qui officiait dans l’un des box de réanimation aux Urgences du CHU Mustapha au début du mois de mars dernier. Il a eu cette réponse suite à la question de l’épouse d’un des malades qui avait été ramené la veille en salle de déchoquage, alors qu’elle demandait à connaître la réalité sur l’état de son mari. Il faut savoir qu’un patient alité dans ce box était conscient et a entendu cette déclaration, mais on ne peut être sûr que le malade dont il était question (l’époux) a entendu vu qu’il geignait. La prise en charge des six personnes était laborieuse, dans un espace réduit (une vieille femme, victime d’un AVC, était allongée sur une civière faute de place). Il faut reconnaître au médecin de garde un dévouement et une volonté sans faille durant la nuit. L’équipe du jour a vite fait le « ménage » après son arrivée. L’homme dont l’épouse s’était inquiétée (sur son état) a rendu l’âme et a été transféré vers la morgue, alors que la vieille femme qui a fait un AVC et dont la tension artérielle était toujours très élevée s’est retrouvée dans le hall. Ses proches ont été priés de l’emmener à la maison. Ces derniers n’ont pu se résoudre à cette décision, direction son médecin traitant (cardiologue) puis l’hôpital Beni-Messous.
Nadia Rechoud