Dans une conférence de presse organisée ce mardi soir,, le Dr Mai Al-Kaila, ministre palestinien de la Santé, a souligné l’effondrement du système de santé dans la bande de Gaza. Cette situation critique menace la vie de chaque patient et blessé se trouvant dans les hôpitaux de la région.
Selon la ministre, 12 des 35 hôpitaux de la bande de Gaza ont complètement cessé de fonctionner. Ces fermetures sont principalement dues aux bombardements israéliens et à l’épuisement des réserves de carburant. De plus, les hôpitaux sont exposés quotidiennement à des menaces d’évacuation de la part des forces d’occupation israéliennes. Les bombardements ciblés des hôpitaux et de leurs environs mettent en danger la vie de milliers de citoyens.
La ministre de la Santé a précisé que depuis midi le 24 octobre 2023, les hôpitaux ne peuvent plus accueillir de nouveaux patients ou blessés, faute de lits disponibles. Les services d’urgence sont surpeuplés, et il manque cruellement d’espaces pour traiter davantage de blessés et de malades. Les départements sont débordés, et même les étages et les couloirs des hôpitaux sont utilisés pour prodiguer des soins aux blessés. Rien qu’au complexe médical d’Al-Shifa, plus de 50 000 personnes déplacées se trouvent à l’intérieur et aux alentours.
Le personnel médical travaillant dans les hôpitaux de la bande de Gaza est épuisé et ne peut couvrir que 30 à 35 % des besoins nécessaires pour soigner les malades et les blessés. Cette baisse importante du nombre de personnels est due à de nombreuses raisons, notamment la mort de 65 membres du personnel et les blessures de plus de 100 autres. De plus, les violents bombardements ont détruit de nombreuses routes, rendant difficile l’accès des personnels de santé aux centres de traitement. Ces conditions extrêmes ont également un impact psychologique important sur le personnel.
Le bilan des victimes causées par l’agression israélienne en cours depuis le 7 octobre 2023 jusqu’à aujourd’hui est alarmant. Plus de 5 700 personnes ont perdu la vie, dont 2 360 enfants, 1 292 femmes et 295 personnes âgées. Plus de 16 000 personnes ont été blessées, dont 97 provenant de la Cisjordanie. Environ 1 800 personnes ont également été blessées, certaines gravement.
La conférence a souligné que l’agression israélienne continue et s’intensifie, entraînant une diminution drastique des médicaments, des consommables médicaux et des gaz médicaux dans de nombreux hôpitaux. De plus, les pannes de courant et la consommation de carburant nécessaire pour faire fonctionner les générateurs électriques risquent d’être complètement épuisées dans les prochaines heures, menaçant ainsi un arrêt total des services de santé dans les hôpitaux.
La ministre de la Santé a déclaré que le personnel médical est contraint de réaliser des opérations chirurgicales dans les couloirs des hôpitaux, à la lumière des téléphones portables. Cette situation représente les pires conditions que l’esprit humain puisse imaginer. Le personnel médical, les patients et les blessés souffrent non seulement de douleurs physiques, mais également de la douleur de perdre leurs familles et leurs proches.
L’effondrement du système de santé dans la bande de Gaza est une catastrophe humanitaire. Il est urgent que la communauté internationale agisse pour mettre fin à cette crise et sauver des vies. La population de la bande de Gaza mérite des soins médicaux adéquats et un accès à des services de santé de qualité.
Amina Azoune
