Feriel revient de loin, elle qui avait frôlé le pire en raison d’une anémie sévère et d’un taux de plaquettes sanguines très bas, un problème de santé qui n’était pas pris en charge. « Mon médecin traitant, un spécialiste en médecine interne installé à titre privé, me prescrivait un traitement pour corriger mon anémie et me disait qu’il n’y avait rien de grave ». Son médecin ne s’inquiétait pas outre mesure, elle n’était donc pas inquiète, jusqu’au jour où un examen médical demandé par ce médecin avait révélé un taux ‘’anormalement bas’’ de plaquettes comme il me l’a appris. Il m’a envoyée en urgence au CPMC (Centre Pierre-et-Marie-Curie). Il avait estimé qu’avec 50.000 plaquettes, ma vie était en danger. J’étais terrorisée, d’autant plus qu’une de mes sœurs en est morte ». Feriel a entamé alors un régime spécifique en vue de hausser ses plaquettes sans vraiment y croire ni attendre un résultat positif. « Nous étions tous convaincus, mon mari, mes enfants et moi que c’était mon tour. Au CPMC, le médecin qui m’a examiné m’a rassurée, des analyses ont révélé un taux un peu plus élevé avec 75.000 et au rendez-vous suivant j’étais à 150.000 plaquettes sanguines ». Quelle explication à cet attentisme de son médecin traitant ? Pourquoi a-t-il attendu que le chiffre soit à 50.000 alors que je commençais à courir un risque d’hémorragie ? Déclarer qu’il n’y a rien de grave, laisser l’état de sa malade se détériorer puis s’alarmer et dire que c’est urgent, la quinquagénaire a affirmé n’y rien comprendre. « Au CPMC, j’ai été traitée par des transfusions d’abord une fois par semaine, puis une fois tous les 15 jours puis une transfusion par mois avec des contrôles périodiques » mentionne-t-elle, se disant heureuse d’avoir été sauvée grâce à une prise en charge sérieuse à l’hôpital.
Nadia Rechoud