« Je me souviens avec beaucoup d’émotion et de tristesse d’un de mes collègues, Mansour, que je voyais rarement sans une cigarette entre les doigts, une addiction qui lui a fini par lui être fatale. C’était un gros fumeur qui nous semblait inconscient du danger qu’il faisait courir à sa santé », témoigne Nabila qui replonge pour nous dans ce douloureux souvenir.
Au début, c’était en raison de son allergie à l’odeur et à la fumée du tabac qu’elle réagissait parfois, comme ce jour où un autre collègue n’a pas apprécié qu’elle lui demande d’éteindre sa cigarette ou de fumer dans le couloir, comme elle l’explique.
« Notre espace de travail était toujours enfumé, ce qui me poussait toujours à protester face à des fumeurs récalcitrants. Vainement, puisque cela continuait. Mais Mansour était celui qui fumait le plus, ce père de famille quinquagénaire me faisait de la peine puisqu’il se faisait du mal tout en incommodant les non fumeurs ».
Ce fut le choc lorsque la nouvelle de l’hospitalisation de Mansour s’était répandue parmi ses collègues. « Nous ne nous y attendions pas, il ne nous avait pas mis au courant de ses visites médicales et des résultats des examens médicaux qu’ils avaient subis » souligne Nabila avant de poursuivre : « D’autant plus que ce fut un diagnostic assomant qui nous a été rapporté : un cancer des poumons ».
Notre interlocutrice affirme que tout le monde pensait que Mansour allait s’en sortir, qu’il allait lutter pendant son hospitalisation et se relever. Mais ses collègues ont fini par savoir qu’il était à un stade avancé de sa maladie, et qu’il n’avait décidé à se soigner que lorsqu’il était mal en point.
« La dernière fois que nous l’avons vu, c’était à l’hôpital, quelques jours avant son décès » se souvient-elle.
Propos recueillis par Nadia Rechoud