« Trouver du sang avant une intervention chirurgicale constitue un véritable casse-tête pour les proches du patient. Il n’y a qu’à voir les annonces de parents désemparés sur les réseaux sociaux, où l’urgence est mise en exergue ».
Nafissa a été opérée pour une fistule annale il y a quelques années, elle se souvient avoir été confrontée, en même temps que son époux, à l’obligation d’apporter du sang tel qu’il est demandé à tous les patients afin de remplacer les quantités de sang utilisés lors de leur intervention chirurgicale.
« Nous savons tous qu’il est fait appel à des membres de la famille et à des amis qui pourraient se porter volontaires et donner un peu de leur sang. Mais ce n’est pas toujours aisé, il y a des réticences et aussi des personnes auxquelles cela est interdit en raison de maladies liées au sang. Le résultat est que l’on peut se retrouver avec une quantité infime et cela ne sert à rien » affirme Nafissa.
Il est justement connu que les personnes souffrant d’une anémie, de certaines pathologies cardiaques et de diabète insulinodépendant ne peuvent pas faire un don de sang. Mais Nafissa et son mari n’ont pas eu besoin d’insister pour trouver des donneurs comme elle le souligne.
« Une de mes belles-sœurs travaillait dans un autre hôpital que celui où j’ai été admise pour me faire opérer. Mon époux a ramené une glacière de la maison et est parti récupérer quelques poches de sang. C’est gênant de le dire, nous savons que ce ne sont pas tous les malades qui peuvent y avoir accès mais que faire ? », s’interroge-t-elle.
« Je suis toutefois consciente qu’il s’agit en réalité d’un transfert de poches de sang d’un hôpital à un autre, effectué par une personne tierce, puisque ce même sang n’est pas utilisé pour le malade lors de l’intervention chirurgicale », conclut Nafissa.
Propos recueillis par Nadia Rechoud