Nombre d’hypertendus renouvellent leur traitement sans examen médical ni bilan

L’hypertension artérielle peut avoir des retentissements sur les organes nobles (cerveau, coeur, reins, rétine et artères des membres inférieurs) et afin d’éviter d’en arriver à ce stade, il impératif d’avoir un suivi médical et de traiter cette maladie.

Un bilan est nécessaire et doit être fait régulièrement pour vérifier si ces organes ne sont pas atteints. « C’est un bilan obligatoire » a indiqué récemment Pr Djamel-Eddine Nibouche, chef de service de cardiologie au CHU Nafissa Hamoud (ex Parnet), dans un entretien avec le journal Esseha.

Les malades que nous avons rencontrés au niveau de certains dispensaires et polycliniques se disent désolés que ce ne soit pas toujours le cas au niveau des cabinets des spécialistes.

C’est désormais au niveau de la polyclinique de son quartier que Abdelkrim, un retraité âgé de 61 ans, renouvelle son traitement contre l’hypertension artérielle. « J’ai constaté que je me rendais chez mon médecin traitant pour seulement une nouvelle ordonnance alors que je débourse 2500 DA. Pas d’examens ni de bilan sanguin. Mes moyens financiers étant ce qu’ils sont, je le fais  gratuitement à la polyclinique » affirme-t-il.

Nous avons trouvé le même sentiment de déception chez Samia, une quinquagénaire à qui un cardiologue a été recommandé.

« Ma cousine m’avait assuré que ce spécialiste était le plus indiqué parce que très soucieux de l’état de santé de ses patients, mais je n’ai malheureusement pas trouvé ce souci chez ce médecin, la vue de mes nombreux vaisseaux éclatés aux jambes ne l’a pas interpellé, tout comme les tâches de couleur marron toujours sur les jambes ».

Elle a déploré le fait qu’il lui ai juste rétorqué que ce n’est pas grave pour ce qui est des vaisseaux éclatés. « Quant à ce qui est des tâches, il m’a répondu que c’est l’affaire du dermatologue, sans autre explication. Je me suis retrouvée à en chercher sur Internet « .  et que pour les tâches c’est Il m’a dit que ce n’est pas grave pour ce qui est des vaisseaux,  et j’ai constaté qu’il était expéditif à chaque consultation » relève-t-elle.

Pour Ounissa, une septuagénaire, ce sont les moyens financiers qui font défaut. Elle affirme vivre depuis des années de l’allocation du filet social et de l’aide de ses proches. « Ce sont mes neveux et quelques proches qui me soutiennent financièrement, mon unique fille est mère au foyer et ne peut pas m’aider ».

Elle déclare que de ce fait, elle ne se rend chez un spécialiste privé que pour traiter son hyperthyroïdie.  « Je me rends donc tous les trois mois au dispensaire pour renouveller mon traitement contre l’hypertension » affirme-t-elle.

La déception et le manque de moyens conduisent nombre de malades souffrant d’hypertension artérielle a se faire délivrer une ordonnance au niveau des dispensaires et des polycliniques par un médecin généraliste. Il est d’ailleurs bien dommage que ces établissements de proximité ne sont pas pourvus en spécialistes en cardiologie.

Témoignages recueillis par Nadia Rechoud

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