Le Plan national de lutte contre le cancer a été réalisé à hauteur de 70%, et une évaluation définitive ne peut se faire qu’à la fin de l’année en cours ou en 2020. C’est ce qu’a fait savoir le Professeur Messaoud Zitouni, chargé du suivi et de l’évaluation du plan national de lutte contre le cancer 2015/2019.
De prime abord, la mise en œuvre de ce plan qui comporte 8 axes, a permis d’identifier 4 types de cancer qui représentent, à eux seuls, 50 % du nombre global des types les plus répandus en Algérie. A eux seuls, ces 4 types provoquent 50.000 nouveaux cas/an. Les 4 types de cancer les plus mortels en Algérie sont le cancer du sein, du colon, de rectum, du poumon et de la prostate.
En matière de dépistage, des campagnes de dépistage précoce du cancer du sein lancé par le ministère de la Santé dans le cadre de ce plan dans sept (07) wilayas pilotes et autres concernant le cancer du côlon et du rectum dans trois wilayas pilotes.
Ces deux types de cancer peuvent être évités grâce à la prévention de base, au dépistage précoce et à une alimentation saine, estime le Pr Zitouni.
On apprend qu’entre 13.000 et 14.000 nouveaux cas de cancer du sein ont été enregistrés. Le cancer du sein, qui est classé en tête, atteint la femme âgée de 40 ans et plus, dont 80 % à 90 % consultent à un stade avancé, contrairement aux pays développés où la maladie apparait à l’âge de 50 ans et plus.
Concernant le suivi du malade, le Pr Zitouni a parlé d’amélioration de la chimiothérapie à travers une centaine de services qui assurent le traitement à travers le territoire national.
La radiothérapie connait encore « un grand déficit » en termes de rendez-vous, selon l’expert. Ce problème « sera définitivement réglé, avec la réception et l’équipement de tous les Centres anti cancer (CAC). Il a également pointé les tarifs des soins pratiqués dans le secteur privé et plaidé pour la contractualisation et la mise à jour de la nomenclature des métiers médicaux.
Au chapitre des entraves à la mise en œuvre du plan, le Pr Zitouni a cité l’absence d’une législation et d’une réglementation adéquates, de la prise en charge psychologique du patient. En sus, il a parlé de l’inexistence des services et hôpitaux qui prennent en charge le cancer des enfants en dépit du fait que ce dernier ne représente que moins de 5 % du total des cancers répandus en Algérie.
L’expert a avancé qu’un taux de 3% seulement de l’enveloppe de 30 milliards de dinars qui est allouée à la lutte contre le cancer est consommé. Il a déploré le fait que la loi de finances n’a pas expliqué les modalités d’exploitation de ces fonds.
Tinhinane B.