Pr Chafia Dahou-Makhloufi: Un diagnostic précoce de la polyarthrite rhumatoïde peut éviter de graves complications

Rencontrée lors du 17ème Congrès de la Société Algérienne de Rhumatologie, organisé à l’hôtel El Aurassi, le Pr Chafia Dahou-Makhloufi, chef de service rhumatologie au CHU Mohamed Lamine-Debaghine de Bab-el-Oued, s’est attardée, au micro d’Esseha sur l’un des axes de discussions lors de ce congrès international, à savoir la polyarthrite rhumatoïde.
La spécialiste a expliqué que ce rhumatisme inflammatoire touchant les articulations « évolue petit à petit et finit par entraîner, non seulement des déformations mais aussi des destructions de l’os et du cartilage. Et quand l’inflammation persiste, il peut y avoir, à la longue, des déformations considérables mais aussi un handicap majeur pour le patient ». Si la fréquence de la maladie est « variable d’un pays à un autre », en Algérie, « elle n’est pas négligeable », selon les déclarations du Pr Dahou-Makhloufi.
La prise en charge rapide et précoce de cette pathologie est une nécessité car les conséquences sur la santé générale du patient sont réelles. La spécialiste a évoqué des « risques cardiovasculaires et l’ostéoporose car la polyarthrite rhumatoïde est une maladie qui entraine aussi une fragilité de l’os ». C’est pourquoi, « il est important aujourd’hui d’insister sur le diagnostic précoce et c’est à nos médecins généralistes qui sont les premiers maillons de la chaine que nous conseillons à chaque suspicion de polyarthrite rhumatoïde d’orienter rapidement le malade vers le spécifique afin de faire des examens spécifiques (examens biologiques, échographiques et radiologiques) », a-t-elle fait remarquer.
Le Pr Dahou-Makhloufi a, par ailleurs, expliqué, qu’outre les articulations des mains, des genoux, des pieds, cette maladie « peut toucher aussi le segment proximal de la colonne vertébrale. C’est-à-dire, le rachis cervical ou le cou, ce qui peut être à l’origine de complications neurologiques ». Plus grave encore « cette maladie est également à l’origine de manifestations exarticulaires, qui ne touchent pas uniquement l’os et les articulaires mais aussi les autres organes. Donc si le malade ne consulte pas très tôt et n’est pas traité, il peut faire des complications cardiovasculaires, pulmonaires car l’atteinte pulmonaire est fréquente au cours de la polyarthrite rhumatoïde. Il peut aussi faire une atteinte rénale, neurologique, oculaire et cutanée, …. Donc, le diagnostic précoce peut nous éviter ce type de complications », a-t-elle mis en garde.
Concernant les traitements disponibles, le chef de service a noté qu’en plus des « traitements qui vont soulager la douleur et l’inflammation du malade », il y a également « des traitements de fond qui vont ralentir le processus de destruction articulaire. Parmi les nouveaux traitements, il y a la biothérapie, disponible au niveau des hôpitaux. Il y a d’autres traitements que nous attendons avec impatience car nous avons un groupe de patients qui échappent à ce traitement biologique. Cependant, dans la majorité des cas, nous arrivons à maîtriser ce type de polyarthrite rhumatoïde que nous observons régulièrement » a relevé le Pr Dahou-Makhloufi avant de conclure que « lors de ce congrès, nous avons évoqué les polyarthrites rhumatoïdes difficiles à traiter. C’est une entité qui répond à une définition bien précise sur le plan international et qui nécessite une prise en charge particulière, ils ont besoin d’un autre traitement pour éviter un handicap majeur qui va impacter leur qualité de vie ».
Hassina Amrouni

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